Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, l’arrivée de l’année nouvelle a été fêtée. Des fêtards ont dansé jusqu’à l’aube du réveillon. Le passage d’une année à l’autre s’est passé dans le calme sur l’ensemble du territoire national. Mais les festivités ont été endeuillées. L’excès d’alcool a coûté la vie à six personnes, du moins d’après les chiffres recueillis auprès des hôpitaux de la capitale. Quelques- uns ont perdu la vie dans des accidents de la circulation. Sinon, dans un pays qui se bat pour en finir avec la crise dont les manifestations et les effets n’ont pas cessé de ralentir la marche en avant, les interrogations collectives sont toujours plus nombreuses. Nous avons décrypté quatre questions que pose l’actualité à l’aube de cette année 2015.
2015 en questions
Le chômage va-t-il diminuer ? La période de transition a fait perdre dit-on près de 300 000 emplois. La réintégration de Madagascar dans l’AGOA est prometteuse. Mais l’absorption des chômeurs risque d’être lente tant que les investisseurs ne se précipitent pas avec cette ouverture du marché américain. Ils espèrent une meilleure stabilité de la situation politique pour favoriser l’implantation et la multiplication des entreprises franches.
Les délestages disparaîtront-ils ? Trop de difficultés sont apparues à cause des délestages d’électricité. Les pertes des abonnés sont incalculables. Il est rare qu’ils aient été indemnisés. Des manifestations sont apparues. Elles ont dénoncé la gravité des effets des délestages. Tout dépendra de l’efficacité de la Jirama dans l’assainissement de sa gestion et de l’application d’un plan de sauvetage à très court terme. Les importations de groupes électrogènes pour Toamasina ont atténué la tension des problèmes de la ville. Mais dans d’autres villes, l’Etat doit accélérer la mise en place des solutions idoines. Le doute planera jusqu’à ce que les délestages disparaissent totalement.
La déstabilisation augmentera-t-elle ? Le mot a été lâché par les autorités. Incendie de la Sucoma à Morondava, émeutes et velléités de justice populaire à Maintirano, à Port Bergé, manifs douteuses d’étudiants, etc. sans oublier les clous jetés récemment sur les rues de la capitale. L’ampleur de la tension politique et sociale est toujours difficile à mesurer même si elle inquiète les observateurs. Les mesures récentes prises par l’Etat apparaissent néanmoins persuasives. La libération des prisonniers politiques, les nombreuses nominations des officiers généraux dans la hiérarchie militaire et la gendarmerie, la réconciliation nationale qui a permis à Marc Ravalomanana de revenir à son domicile, sont autant de décisions qui vont dans le sens des aspirations de la majorité. Les déstabilisateurs risquent d’être déstabilisés par le vent favorable qui souffle à l’avantage de la nouvelle République. Mais il n’y a pas que les forces armées à satisfaire. La pauvreté est trop pesante pour une grande partie de la population.
Doit-on s’attendre à un remaniement ? 2015 n’est pas totalement à l’abri d’une telle décision. L’expert- comptable à la tête de l’Etat a déjà certainement fait le bilan de son premier exercice.
Zo Rakotoseheno