L’année n’est pas du tout repos pour la police judiciaire et surtout pour les experts en criminalité. Les homicides, quelle que soient leur forme, a gagné du terrain. Pas plus tard qu’hier, un père de famille a été tué à bout portant, à Itaosy. Le regain d’insécurité est avant tout le premier élément expliquant cette pluie de crimes. Tout le monde s’accorde à dire que les quatre ans de Transition et la crise qui va avec sont pour quelque chose. Les armes à feu prolifèrent et la société se détériore à un rythme impensable. Les kidnapping, ces actes qui ont connu pourtant une accalmie sont revenus en force durant le dernier semestre de 2013. On essaie de véhiculer qu’il s’agirait d’un certain règlement de compte entre les indopakistanais parfois des richissimes dans la capitale. Le fait que les victimes demeurent des karàna conduisent les observateurs à cette éventuelle hypothèse. La vague de kidnapping a atteint les provinces et les Karàna et Chinois du Grand Port sont devenus la proie essentielle des criminels en la matière. A un certain moment, il a fallu des experts français pour mieux approfondir les faits avec l’objectif d’identifier les principaux acteurs. Novembre dernier, des présumés kidnappeurs ont été abattus au quartier d’Antanimora à la suite d’un accrochage avec les gendarmes. C’est dire que les forces de l’ordre prennent au sérieux les enquêtes sur ce type de crime, bien que les victimes ne portent jamais plainte de peur de représailles. Facilitant ainsi l’acte de séquestration. Sur un tout autre chapitre, les crimes, que ce soient liés aux cambriolages ou un simple règlement de compte, ont marqué l’année. Parmi les plus récents, l’assassinat en plein jour d’un ressortissant chinois à Behoririka, qui plus est, devant sa femme. Un autre du même genre s’est déroulé à Andoharanofotsy où un opérateur économique chinois, a été abattu par balles devant sa porte. Plus tard, la brigade criminelle a mis la lumière sur l’affaire : la dame a été tuée par un tueur à gage Chinois. Les observateurs se souviennent aussi du triple meurtre d’Ambohimailala. Une affaire qui a fait trembler le tout Tananarive, tellement la manière dont les malfrats ont exécuté leur acte dépasse largement la possibilité humaine. Et pourtant, un fait du genre s’est déjà deux fois déroulé au même endroit. Dans ces deux tueries, deux policiers figurent parmi les victimes. A Ambodin’Isotry, un candidat au législative a été tué lui aussi à bout portant. Trois semaines plus tard, un commerçant a subi le même sort. La brigade criminelle a pu mettre la main sur quatre personnes à la suite d’une enquête, sur cette affaire. Le banditisme, l’attaque suivi de viol, le vol à main armée et d’autres cambriolages s’ajoutent à la longue liste du bilan. Et même les barons de la police (ex-ministre et directeur) n’ont pas été épargnés des cambriolages. Tout comme un général qui a succombé aux balles des malfrats à Ifarihy. Tout cela revient à dire que 2013 a été une année lourde, très lourde en matière de criminalité. Vivement un plan sérieux pour combattre ce fléau en 2014…
Didi R.