Les élus de la plateforme Firaisankina veulent attirer l’attention des différentes délégations étrangères qui participeront au Ve Sommet des chefs d’Etat de la COI, sur la situation réelle qui prévaut dans le pays.
A quelques jours des rendez-vous diplomatiques très importants pour Madagascar, les députés de la principale plateforme de l’opposition se sont réunis, hier, afin de se faire entendre sur ce qu’ils attendent des différentes rencontres prévues dans le cadre de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron et le Vème sommet des chefs d’Etat de la Commission de l’Océan Indien (COI). « Madagascar est un Etat dictatorial et il faut le faire savoir aux chefs d’Etat qui participent à ces rendez-vous », a lancé Jean Jacques Rabenirina, député élu dans le district de Betioky Atsimo qui a également souligné que « les lois en vigueur tout comme la Constitution ne sont pas respectées ». Les élus de l’opposition ont d’ailleurs insisté sur le fait qu’il faut que les chefs d’Etat au sein de la COI sachent qu’il n’y a pas de démocratie à Madagascar.
Prisonniers politiques
Jean-Jacques Rabenirina a rappelé l’épisode mouvementé qui a marqué la ville de Toliara le dimanche 6 avril dernier. Selon ses explications, il est incompréhensible que dans un Etat de droit, un député soit empêché d’effectuer un rapport à ses électeurs alors que cela est même recommandé par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale et par la Loi fondamentale. En effet, alors que Siteny Randrianasoloniaiko, député de Toliara 1, a invité ses électeurs à un rassemblement afin de parler des affaires nationales mais aussi de ses activités de parlementaire, celui-ci a été bloqué à son domicile par les forces de l’ordre et de la sécurité. Jean-Jacques Rabenirina n’a pas non plus oublié de souligner que « des politiciens et des journalistes sont encore incarcérés sous d’autres prétextes mais ce sont des prisonniers politiques ».
Paraître. De son côté, Rina Randriamasinoro, député Firaisankina élu dans le IVe arrondissement de la capitale et non moins secrétaire général du parti Tiako i Madagasikara, a interpellé les délégations étrangères qui fouleront très bientôt le sol malgache, sur la situation qui prévaut dans le pays. Alors que la sécurité alimentaire constitue le thème principal de ce Sommet, l’élu Firaisankina a rappelé que les Malgaches vivent depuis un bon moment dans l’insécurité généralisée. Dans les villes comme dans les campagnes, la population vit dans un climat d’insécurité qui est à la fois alimentaire et sociale. « Ne vous laissez pas séduire par le paraître car la situation est tout à fait le contraire », a-t-il souligné. En tout cas, les députés Firaisankina pointent du doigt les gesticulations de nos dirigeants, sous couvert de l’hospitalité légendaire des Malgaches, durant ces quelques jours précédant l’événement.
Julien R.
