
Jorge Mario Bergoglio, une enfance de petit chenapan et ancien videur, entre autres, devenu le pape François en mars 2013, a choisi le chemin de la foi en Dieu au service des pauvres avec un engagement politique ferme et sans pli. Pour les démunis, les vulnérables, les pauvres… et ce sans « selfie » durant tout son sacerdoce, il meurt en laissant une mémoire de piété et d’humilité d’après les grands de ce monde.
Une partie du monde saluait à travers les mêmes mots le pape François dans son « humilité », maintes fois reprises, et sa quête infatigable de « paix ». Décédé à l’âge de 88 ans, Jorge Mario Bergoglio dans le civil, a vécu une vie dans la tradition politique des prêtres sud-américains. Jusqu’à être qualifié de « péroniste », une doctrine qui prône le populisme dans l’imagerie et le nationalisme dans les idées. Le sacerdoce pour le petit peuple, les témoignages d’argentins voyant cet homme en soutane arpenter les rues des quartiers difficiles de Buenos Aires, assis dans le métro, dans les bus… sont innombrables. Pour réconforter et ramener la dignité chez les démunis et les plus vulnérables, le cardinal titulaire de deux maîtrises embrassait leurs pieds. Acte de miséricorde, le pontife a toujours mentionné appartenir à la classe des « pauvres ». La langue bien pendue, il pourfendait publiquement avec toute la retenue de l’homme d’église la présidence de Néstor Kirchner. Se montrant toujours aussi engagé dans ses idées du « tout pour le peuple », faisant trembler les ultra-capitalistes, l’Argentin s’affiche avec Evo Morales, alors à la tête du Vénézuela. Avant bien sûr que les devoirs pontificaux ne fassent appel à lui. Un homme de terrain donc, doublé d’un stratège en communication et un équilibriste de la géopolitique. Le jésuite dans ses œuvres. Les périodes troubles, il en a vécu. Loin du héros, une partie de sa vie baignée dans le brouillard de l’histoire dictatoriale de l’Argentine. En 1976, deux jésuites Jálics et Orlando Yorio se font enlevés puis torturés pendant des mois par la junte militaire. Le cardinal Jorge Mario Bergoglio était en charge de la « province ». Les rumeurs ont mentionné son aide pour la capture de ces deux prêtres. Un rapport du Vatican l’a disculpé. Quoi qu’il en soit, le Pape François symbolisait cette posture latino-américaine des hommes d’églises. Toujours du côté des plus faibles, du peuple et souvent contre des régimes dictatoriaux et rapaces de la richesse du pays utilisant le terrorisme d’Etat avec les emprisonnements, les assassinats, les enlèvements, etc. Nombreux sont les prélats qui ont payé de leur vie en Amérique du Sud, tués par les cartels ou les hommes au pouvoir. Ses funérailles de ce jour ferment l’ère du renouveau, le pape François a assaini le système financier du Vatican, entre autres, et passe par l’imprévisible.
Maminirina Rado