
Tout comme les nazis avaient leurs Julius Viel, Oskar Gröning, Wilhelm Keitel… les criminels sanguinaires du Troisième Reich, la période coloniale française à Madagascar avait aussi des personnages qui ont été à la manœuvre des massacres et des humiliations envers les patriotes malgaches. Le personnage le plus notable demeure Henri Gabriel Putz, né le 26 janvier 1859 en France. Il a été le premier responsable de la déportation du crâne du roi Toera et de ceux de ses compagnons décapités, des « Zanakantitra » selon la légende, après le massacre d’Ambiky dans le Menabe en 1897. La relique sacrée du grand monarque et des membres de sa cour a d’abord été gardée à Morondava puis envoyée en France, Henri Gabriel Putz était toujours du voyage. Parmi les figures marquantes, on trouve Louis Dupuy, un officier sanguinaire. Son rôle durant la répression de 1947 est souvent qualifié de féroce et d’extrêmement violent. D’ailleurs, les documents relatifs à ses actions à Madagascar sont rares, voire introuvables. Les pistes ont été, sans doute, effacées. Dans le même moule, le général Georges Catroux (1877-1969). Le « diable » dans un corps de Français pour ainsi dire. Il est responsable des violences infligées aux hommes, femmes et enfants malgaches, y compris les viols de mineures, pour mater le patriotisme malgache.

L’histoire dit peu sur l’après 29 mars 1947, qui aurait fait plus de morts que l’avant et le pendant. Jean de Lattre de Tassigny (1889–1952), après la deuxième guerre mondiale où il s’est engagé pour libérer la France, cet officier s’est entaché à réprimer les résistants malgaches anti-coloniaux. Cette attitude raciste et ingrate des colons a poussé de nombreux d’anciens combattants à rejoindre les rangs des patriotes malgaches luttant pour la liberté. Pour ne citer que les « Marosalohy », dans l’Est et le Sud-Est de Madagascar. Les meneurs ont, pour la plupart, fait la Seconde guerre sous la bannière de la France. Un pays dévasté, manquant d’hommes, a utilisé les soldats indigènes comme chair à canon. Commandant militaire, Paul Legentilhomme (1884-1975) a servi l’armée à Madagascar avant 1947. Cependant, il a été impliqué dans les enquêtes, les assassinats… au nom de la consolidation du contrôle par la France de la Grande Île. Parmi les officiers de confiance du général De Gaulle, un autre sanguinaire pour ne parler que de sa mission en Algérie.
Maminirina Rado