
Madagascar a enregistré une mauvaise note marquée par un recul significatif de son indicateur social dans le Classement RSF 2025.
« Malgré sa longue tradition médiatique datant de plus d’un siècle et demi, Madagascar a un paysage médiatique fortement polarisé, politisé et considérablement affecté par la corruption« . Tel est le constat des Reporters Sans Frontières (RSF) qui ont publié hier le Classement mondial de la liberté de la presse. Pour l’année 2025, Madagascar a enregistré un recul de 13 places. La Grande Île occupait la 100ème place du classement mondial en 2024, mais elle se retrouve au 113ème rang en 2025, avec un score qui passe de 54,07 à 50,8. Selon RSF, l’indicateur relatif aux contraintes économiques pesant sur les médias et aux conditions financières du journalisme est, parmi les cinq indicateurs qui composent le Classement mondial de la liberté de la presse, le principal facteur qui tire vers le bas le score global des pays en 2025. Pour Madagascar, c’est au niveau de l’indicateur social que le recul le plus important est constaté.
Mauvaise note
En effet, sur l’indicateur politique, le classement de Madagascar passe de la 112ème à la 122ème place avec une note qui baisse de près de quatre points, c’est-à-dire 37,99 en 2024 contre 41,94 en 2025 alors que sur l’indicateur économique, Madagascar recule de 8 places, passant ainsi de la 145ème à la 153ème place, avec une note de 30,70 en 2025 contre 24,03 en 2024. Le recul est particulièrement marqué sur l’indicateur social, avec une baisse de huit points, passant de la 92ème à la 117ème place. Concernant législatif, Madagascar a enregistré une nette amélioration en gagnant une place qui le fait passer de la 106ème à la 105ème place au Classement mondial.
Niveau critique. Quoi qu’il en soit, RSF est conscient de la fragilité de la liberté de la presse à l’échelle mondiale. « Si les exactions physiques contre les journalistes sont l’aspect le plus visible des atteintes à la liberté de la presse, les pressions économiques, plus insidieuses, sont aussi une entrave majeure. L’indicateur économique du Classement mondial de la liberté de la presse continue de chuter en 2025 et atteint un niveau critique inédit« , constate RFS, avant d’ajouter: » sans indépendance économique, pas de presse libre« .
Désinformation. « Quand les médias d’information sont fragilisés dans leur économie, ils sont aspirés par la course à l’audience, aux prix de la qualité et peuvent devenir la proie des oligarques ou des décideurs publics qui les instrumentalisent« , poursuit RSF, tout en précisant que « quand les journalistes sont paupérisés, ils n’ont plus les moyens de résister aux adversaires de la presse que sont les chantres de la désinformation et de la propagande« . Peu importe, dans le monde, la première place est toujours occupée par la Norvège avec un score de 92,31. La deuxième place est occupée par l’Estonie qui a gagné quatre places avec un score de 89,46 points et la troisième place par les Pays-Bas avec une note de 88,64 points. Les trois dernières places sont attribuées à l’Erythrée, 180ème avec un score de 11,32 points, la Corée du Nord, 179ème place avec un score de 12,64 points et la Chine, 178ème place avec 14,8 points.
Julien R.