
Alors que le président Andry Rajoelina n’est qu’à la deuxième année de son deuxième mandat, des rumeurs sur une possible modification de la Constitution commencent à circuler.
« La démocratie n’est pas négociable ». La position du parti Malagasy Miara-Miainga de l’ancien ministre Hajo Andrianainarivelo est claire par rapport à un éventuel référendum constitutionnel qui vise à modifier certains articles de la Constitution de la IVème République afin que le président Andry Rajoelina puisse briguer un nouveau mandat. Dans un communiqué publié ce mardi, le parti a fait part de son rejet par rapport à « toute tentative de modification de la Constitution » allant dans ce sens. « Toute réforme doit servir l’intérêt général, non les ambitions personnelles », peut-on d’ailleurs lire dans la missive.
Une seule fois
En effet, l’article 45 de la Constitution est clair à ce sujet. « Le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois », stipule cette disposition afin de limiter les appétits de certains dirigeants qui pensent rester éternellement au pouvoir. A trois ans de la fin de son dernier mandat, certains observateurs estiment que la seule voie pour rester au pouvoir passerait par une modification de la Constitution. Certains députés de la majorité ont d’ailleurs déjà montré leur volonté de soutenir cette initiative. « Même si le président envisageait d’enchaîner plusieurs mandats, nous restons toujours derrière lui pour réaliser tous ses projets pour le développement de Madagascar », a-t-on soutenu.
Réussite
Cette pratique devient de plus en plus courante dans différents pays africains. Du début de l’année 2000 jusque vers la fin de l’année 2019, par exemple, onze chefs d’Etat africains ont changé leur Constitution pour rester au pouvoir. Avant le coup d’État du 30 août 2023, le Gabon a procédé à la neuvième révision de sa Constitution de 1991. L’article 9 a été modifié pour réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans et rétablir le scrutin à un tour. Cette modification a permis à Ali Bongo de briguer un troisième mandat. Selon le rapport de l’ISS PSC report de l’Union Africaine, l’analyse des révisions constitutionnelles en Afrique entre 2002 et 2023 met en évidence 24 tentatives de modification constitutionnelles à des fins de prolongation du pouvoir politique. Parmi ces tentatives, 19 ont été couronnées de succès. Ce qui représente une tentative par an au cours des deux dernières décennies d’existence de l’Union africaine (UA), avec un taux de réussite d’environ 78 %.
Consultation populaire
Pour le cas de Madagascar, après la pression faite par l’opposition lors des manifestations du Collectif des candidats en 2023, il paraît peu probable que cette initiative aboutisse. Même si l’opposition semble avoir perdu en crédibilité, toute tentative de révision de la constitution est un risque. De plus, dans le camp Rajoelina, si la question sur la succession du président reste encore taboue, des murmures commencent à se faire entendre sur les différents prétendants qui sont en faveur d’une alternance. Quoi qu’il en soit, le lancement d’une consultation populaire par le président Rajoelina suscite des réactions dans les différents états-majors politiques qui voient en cette opération une manière pour lui de sonder l’opinion. En tout cas, outre Hery Rajaonarimampianina, tous les présidents qui se sont succédé depuis l’indépendance ont chacun apporté leur touche personnelle aux différentes constitutions que le pays a connu.
Julien R.
ROMBO Io raha be vinany mitady hijanona eo amin’ny fitondrana io vazaha taratasy no nampahantra lalina ny vahoaka ! Tsy maintsy any am-ponja Mamy Ravaromanga !
ROMBO Io raha be vinany mitady hijanona eo amin’ny fitondrana io vazaha taratasy no nampahantra lalina ny vahoaka ! Tsy maintsy any am-ponja Mamy Ravatomanga !