Le remaniement est-il réellement dans l’air ? On en parle non seulement dans le milieu politique mais aussi dans le public. Sa nécessité partage moins les avis que sa composition. Apparemment, on aspire à un gouvernement formé de ministres dont l’efficacité ne fait aucun doute, face aux défis du développement et de la croissance. A 95 %, les Malgaches sont très pauvres, leur donner des emplois et des ressources restent la meilleure solution de tendre vers la sortie de crise et de diminuer l’insécurité grandissante.
La course s’emballe
Certains observateurs expliquent l’hésitation des bailleurs de fonds à ouvrir le robinet des financements promis par la méfiance envers le gouvernement. Mais après huit mois d’existence, le gouvernement peut être jugé sur ses résultats. A-t-il été à la hauteur ? Quels sont les membres les plus dynamiques, les plus défaillants ? Quoi qu’il en soit, une révision du gouvernement ne repose jamais sur des critères strictement techniques. La politique a une place prépondérante à travers le jeu des alliances de partis politiques qui forment à l’Assemblée nationale la majorité parlementaire. Le Premier ministre et le président de la République ne peuvent pas s’éloigner des rapports de force politiques qui prévalent. Ils choisissent les ministres et le nombre de portefeuilles à accorder à tel ou tel parti en fonction de leur poids sur l’échiquier politique. Ils risquent de ne pouvoir s’y dérober parce que le remaniement est quasiment sur toutes les lèvres à cause du bilan mitigé de l’année passée du gouvernement. Dans l’opinion, certains estiment que le changement est plus approprié qu’un simple remaniement. Mais la décision de retenir ou de se séparer du Premier ministre appartient au président de la République. Il est certain que le Dr Kolo Roger n’a pas encore eu le temps de démontrer tous ses talents. Néanmoins, la course s’emballe, il ne manque pas de candidats pour ce poste. La presse en fait ses choux gras en livrant des noms de pressentis et de prétendants et en présentant des profils. Toujours est-il qu’une année vient de s’écouler sur le mandat du président Hery Rajaonarimampianina. Il ne lui reste finalement que les deux prochaines années pour réaliser ses promesses et apporter de l’amélioration au niveau de vie de la population. La dernière année de son mandat entrera déjà dans le chapitre préélectoral. Il faut craindre les alliances politiques qui changent. Une chose est sûre, ses concurrents pour les prochaines élections présidentielles ne lui faciliteront pas la tâche. Faut-il un remaniement pour que les deux années à venir soient marquées par une grande efficacité ? La balle est dans le camp du président de la République.
Zo Rakotoseheno