Sous l’impulsion des jeunes pusillanimes et des cadets nostalgiques résidant à l’étranger, un soi-disant Mouvement Révolutionnaire Fédéraliste vient de naître de façon précipitée la semaine dernière. L’affiche des membres circule sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook. Entre buzz et utopie, la création de l’association sans fondement bien déterminée fait réagir les observateurs. Ô combien d’alliances ont été créées ici et là ? Que des paroles, puis après disparaissent avec le temps. Par-dessus tout, les cofondateurs n’ont pas un siège précis, et ne sont même pas dans le pays.
La vie d’une nation n’est pas une émission de téléréalité, ni faire un live pour vider son cœur en citant des théories caduques. D’ailleurs, le peuple malgache se résigne face à cette goguenardise. Poltrons, ces messieurs et dames n’osent pas venir sur la Grande-Île. Par ailleurs, leur idéologie ne semble pas adaptée à la réalité. Se sont-ils posé la question ? Madagascar est-il prêt pour le fédéralisme ? Apparemment, la décision a été prise sans réflexion approfondie. Quand l’enthousiasme prend le contrôle, on agit sans retenue. À la vue des districts délaissés dans les zones reculées, ces villes ignorées dans les « faritra », la situation donne à penser que les « Makoalahy » sont encore en phase de préparation. Au risque de se tromper, de toute façon l’intention est de dire la vérité en toute bonne foi, il y a encore du chemin à faire. Ils devront d’abord assimiler l’histoire de leur localité. La mauvaise habitude de s’accommoder au ouï-dire d’un usurpateur-copiste qui pervertit les récits historiques.
Du reste, il est temps d’enterrer la hache de guerre… rouillée. L’union fait la force dit-on. L’unité nationale, n’était-ce pas le cheval de bataille du Professeur Albert Zafy ! L’idée séparatiste favorise le clivage ethnique. « La diversité est une richesse, l’inégalité est condamnable. À mon humble avis, tous les malgaches sont égaux. Et je crois qu’il est temps d’accepter cette diversité. Mais, je suis contre la séparation. Nous devons nous unir pour atteindre notre objectif. J’ai aussi l’impression que ces gens ont l’intention de désunir les malgaches », s’inquiète Ephraïm Tendrisoa, un enseignant de philosophie dans un lycée privé à Antsiranana.
Iss Heridiny
