Pour la cérémonie de présentation des vœux, le président de la République et son épouse reçoivent aujourd’hui au Palais d’Iavoloha, les corps constitués et le corps diplomatique. Le nombre des invités limité à 1 500 a pratiquement diminué par rapport aux années précédentes. Souci d’économie sans doute, dans la mesure où les bailleurs de fonds ne lâchent qu’au compte-gouttes leurs aides financières. On se souvient néanmoins des années où l’on ne compte pas les dépenses. Un des prédécesseurs de Hery Rajaonarimampianina à ce poste a atteint pour une occasion semblable le chiffre de trois mille invités au grand bonheur des traiteurs qui obtiennent le marché.
Messages de la grand-messe
La cérémonie est une occasion unique de retrouvailles. Au commencement d’une nouvelle République, les invités changent en partie d’un régime à l’autre. Jusqu’où l’alternance a-t-elle joué ? Beaucoup de hauts responsables d’hier ne le sont plus aujourd’hui. Les hommes passent, les institutions restent. La grande nouveauté de cette année sera la présence des anciens chefs d’Etat qui ont participé au sommet à cinq du FFKM. Aucun n’aurait décliné l’invitation du couple présidentiel. Mais seul Marc Ravalomanana aurait déjà fait savoir qu’il viendra, les députés de sa mouvance aussi. Les trois autres sont discrets. La présence de Didier Ratsiraka et de Zafy Albert est plus probable que celle d’Andry Rajoelina qui serait en déplacement à l’étranger. Toujours est-il que pour l’opinion, la présence ou l’absence reste un indice d’analyse politique important. Mais c’est moins la composition des invités que le contenu des messages lancés par les intervenants à cette occasion qui retiendra l’attention. Quels sont les résultats de l’année passée sur lesquels le président de l’Assemblée nationale s’appesantira ? Une chose est sûre, on se méfie des députés et de leurs simagrées. La majorité à géométrie variable est redoutée parce qu’elle entretient l’hypocrisie et la corruption. Les propositions et les projets de loi adoptés et votés sont loin de convaincre parce qu’ils ne reflètent pas toujours l’intérêt général. Le Doyen du corps diplomatique pour sa part est attendu sur le plan des financements des partenaires internationaux. En effet, pourquoi avoir soutenu les élections démocratiques alors que l’on traîne des pieds et des mains pour apporter les soutiens financiers promis en faveur de la relance du développement ? Les Etats-Unis ont répondu positivement. Mais les autres ? Quant au Président de la République qui clôturera les interventions, sa vision est attendue plus que son bilan honorable de l’année antérieure boosté par le début de réconciliation et la libération des détenus politiques. La lecture de l’avenir à court, moyen et long terme est suspendue à ses lèvres. Au-delà des vœux de la grand-messe d’Iavoloha, on attend de connaître les mesures et les réformes qui seront prises cette année.
Zo Rakotoseheno