Alors que les élus de la Chambre basse, lors du premier jour de face-à-face avec les membres du gouvernement, hier, étaient tendus avec certains ministres, celui de l’Énergie et des Hydrocarbures et ceux qui s’occupent de la sécurité ont fait l’objet d’une série d’interpellations.
Le climat était tendu hier à l’Assemblée nationale, dès la fin de l’intervention marathon du Premier ministre Christian Ntsay. Si son discours de près de quatre heures a permis de faire le tour des grandes lignes de l’action gouvernementale, il n’a pas suffi à apaiser les tensions. Très vite, les échanges ont dégénéré autour de la durée accordée à chaque député pour prendre la parole. Alors que les élus de la majorité ont estimé que quatre minutes suffisent pour intervenir, les députés de l’opposition, à l’image de Gascar Fenosoa, ont réclamé un temps de parole élargi à sept minutes. « Vu la gravité de la situation actuelle dans le pays, il est inadmissible de limiter nos interventions », a-t-il martelé. Une requête qui n’a cependant pas trouvé écho favorable, la majorité ayant imposé sa position.
Destitution
Les échanges ont ensuite été recentrés sur les préoccupations de la population, en particulier les coupures incessantes d’électricité. Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, a été particulièrement pris pour cible. Près de 75% des députés présents ont dirigé leurs critiques vers son département, évoquant l’impact dramatique des délestages sur la vie quotidienne des citoyens. « L’hôpital de Maroantsetra est sans électricité ! », s’est indigné le député élu dans cette circonscription, dénonçant une situation inacceptable. Gascar Fenosoa, plus virulent encore, a menacé de « descendre dans la rue avec la population » si aucune solution durable n’est apportée. Il a même évoqué la destitution du ministre si le statu quo persiste.
Démission
L’insécurité, autre fléau qui frappe aussi bien les zones urbaines que rurales, a également alimenté la colère des députés. Les ministres chargés de la Sécurité publique, des forces armées et de la gendarmerie ont tous été interpellés. Le député Todisoa Andriamampandry, élu du 6ème arrondissement sous la bannière Firaisankina, a été direct : « S’il ne peut rien faire, qu’il démissionne ! », a-t-il lancé à l’adresse du ministre de la Sécurité publique. Même si quelques élus de la majorité ont tenté de défendre les membres du gouvernement, l’atmosphère a Tsimbazaza était dominée par un sentiment d’insatisfaction palpable. Gascar Fenosoa, fidèle à son ton sans détour, est allé jusqu’à appeler l’équipe gouvernementale dirigée par Christian Ntsay à démissionner si aucune amélioration notable de la situation socio-économique du pays n’est observée d’ici la fin du deuxième semestre. En tout cas, les députés attendent des réponses de la part des ministres concernés durant la deuxième journée de face-à-face qui se tiendra ce jour, à Tsimbazaza.
Julien R.
Le premier à virer c’est RAINILAINGA !
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