
Le député élu à Toamasina I a soufflé le chaud et le froid lors du face-à-face avec le gouvernement conduit par le Premier ministre.
Plainte
Le député Roland Ratsiraka a remercié le Premier ministre, venu à Tamatave accompagné de quelques membres du gouvernement, en réponse à une plainte de la population concernant l’insécurité. « Ce que nous attendons, c’est le respect, même si vous ne parvenez pas à tout résoudre », a-t-il déclaré. L’élu de Toamasina I salue également les efforts du ministre de la Justice, « l’un des rares à avoir osé lutter contre la corruption ». À son avis, « l’actuel Garde des Sceaux n’hésite pas à prendre des mesures de suspension contre des magistrats déviants ». Et de remercier également le ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire. Lorsque le député s’était plaint de la vente illégale de plages au niveau des Pangalanes, dans la ville de Toamasina, le ministre avait immédiatement dépêché une mission pour mettre fin à ces abus, nuisibles au pays et à l’urbanisme.
Corruption en haut lieu
Touchant mot de la pauvreté, le député souligne qu’ « elle ne cesse de s’aggraver, c’est indiscutable. Et ce, à cause notamment de la corruption en haut lieu ». À ce propos, Roland Ratsiraka a interpellé le ministre de la Défense qui a été, selon le colonel Patrick Rakotomamonjy, impliqué dans une affaire de corruption au sein de l’hôpital militaire. Le député a enjoint le ministre à rendre des comptes à la population malgache « qui mérite de connaître la vérité et de comprendre pourquoi nous sommes pauvres, pourquoi le pays n’avance pas ». Le député a aussi demandé à la ministre des Finances si elle était mêlée à ladite affaire. Mais a aussi demandé des explications au sujet des « redressements fiscaux dépassant parfois les 100 millions ordonnés par la Direction des Grandes Entreprises ».
Investissements inutiles
Quant au ministre de l’Industrie et du Commerce, Roland Ratsiraka pense qu’ « il a vite changé de mentalité ». En refusant notamment d’accorder des agréments à certaines sociétés. Continuant sur sa lancée, l’actuel député et ex-ministre des Travaux publics pointe du doigt l’arrivée de groupes électrogènes pesant 70 tonnes chacun, alors que les ponts, selon lui, ne peuvent supporter que 46 tonnes. « En théorie, c’est donc impossible de les transporter », a-t-il averti. En ajoutant que « ces groupes électrogènes sont des investissements inutiles, au même titre que le téléphérique (pour des questions d’énergie), le stade Barea (non homologué par la CAF), ou encore l’autoroute, qui ne sera jamais terminée malgré un investissement de 300 millions d’ariary ». « Aujourd’hui, seules les routes financées par la Banque mondiale sont entretenues », signale-t-il. En rappelant que du temps où il était aux commandes du ministère des Travaux publics, il s’abstenait de demander des financements pour l’entretien des routes, estimant que cela témoignait d’un échec. Bien qu’il soit élu à Toamasina I, le député de Madagascar n’a pas oublié de parler du problème de l’adduction d’eau potable à Tana pour lequel « il faudrait environ 250 millions d’euros ».
Nadia R.