
La reconnaissance des systèmes judiciaires communautaires fait partie des moyens permettant d’instaurer la paix et la sécurité dans les régions du pays.
Dans une décision saluée par les autorités locales et les représentants traditionnels, le Tribunal de Première Instance (TPI) d’Ambovombe a officiellement reconnu le dinan’Androy comme un outil de régulation légitime de la vie communautaire. Cet acte marque une étape historique. En effet, pour la première fois, un pacte coutumier issu du sud profond de Madagascar accède à une forme de légitimité institutionnelle. Le dinan’i Androy, fondé sur des règles ancestrales, encadre la vie sociale, la gestion des conflits et la répression des actes perturbateurs de la paix. Son officialisation renforce l’arsenal juridique local face à une insécurité persistante dans la région.
Complémentaire
Ce tournant illustre l’importance d’impliquer les communautés dans la lutte pour une justice accessible et enracinée. Là où l’État peine à imposer sa présence, les systèmes communautaires comme le dinan’i Androy assurent stabilité, respect des normes et résolution rapide des différends. Si les procédures de l’État s’inscrivent dans un formalisme rigide, les justices traditionnelles privilégient la médiation, la réparation sociale et la cohésion. Loin d’être concurrentes, ces deux formes de justice peuvent se renforcer mutuellement. Il est important que l’État sache reconnaître, accompagner et encadrer ces dynamiques locales sans les dénaturer.
Jose Belalahy