
Les impacts sociaux et environnementaux des initiatives menées dans le cadre du projet gouvernemental Mionjo et financé par la Banque Mondiale sont palpables dans les régions du Sud de Madagascar.
Un engagement pour la sauvegarde environnementale et sociale. Dans la commune rurale de Sampona, au cœur de l’Androy, un vent nouveau souffle sur les dunes grâce au Projet Mionjo. Ce programme qui conjugue résilience écologique et engagement communautaire a permis de stabiliser 38,5 ha de dunes qui s’étendent le long des côtes. Une superficie qui fait partie des 1 535 ha déjà stabilisés depuis le lancement de ce projet d’envergure signé par le gouvernement malgache. La fixation des dunes réduit considérablement l’avancée du sable, phénomène qui menaçait les cultures, les habitations et les voies de communication. D’après Limbiraza Gilbert, Maire de cette commune rurale, sa communauté a essuyé des pertes agricoles importantes pendant les périodes de Tiomena. Le projet Mionjo repose sur un maillage d’acteurs locaux : paysans pilotes, animateurs forestiers et groupements villageois ont été formés aux techniques de fixation par barrières végétales et à l’entretien régulier des ouvrages. Pour le cas de Sampona, 1616 personnes, majoritairement des femmes, se sont données la main pour planter des lalanda et des sisals le long des côtes. L’approche participative renforce l’appropriation par les communautés, tout en mettant les femmes au cœur du processus.
Tangibles
Les résultats sont visibles et prometteurs. L’ensablement des routes s’est nettement réduit, facilitant l’accès aux services et aux marchés. Les terres agricoles sont à nouveau cultivables, redonnant espoir à des familles autrefois contraintes de migrer. Grâce aux revenus générés, certaines femmes ont pu investir dans l’élevage ou scolariser leurs enfants. « Depuis que nous travaillons avec le CRS dans le cadre du projet Mionjo, on vit mieux. Nous pouvons scolariser nos enfants et gérer mieux nos foyers avec nos économies », témoigne Masy Soazoro Françoise, une bénéficiaire de cette initiative. Mais au-delà des chiffres, c’est la dynamique communautaire qui impressionne. L’amélioration des conditions de vie et la valorisation des savoir-faire locaux ont créé un sentiment d’appartenance et un regain de confiance. À Sampona, les dunes, longtemps synonymes de précarité, deviennent aujourd’hui un symbole de résilience collective.
José Belalahy