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lundi, juin 30, 2025
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Expression : « Vëntisisy » dans les zones reculées

Le 26 juin, c’est aussi la fête des marmailles

Presque dans toute la Grande île, les estrades ont été installées dès le 21 juin. La Fête de la musique a lancé les festivités de la célébration de l’Indépendance du pays. Le jour suivant, c’est « le podium », une expression malgache désignant l’estrade sur laquelle les artistes invités se succèdent, quatre jours avant le jour J. Théâtre, quiz sur l’histoire de Madagascar – en particulier sur les séries d’épisodes consacrées à des personnages historiques –, concours de danse, radio crochet, kabary, poésie patriotique : tout cela a animé les villes et villages, selon les moyens disposés.

Puisque le pouvoir central a lancé « la compétition des villes propres », les jardins publics, les lieux historiques ainsi que les bâtiments patrimoniaux ont fait peau neuve. Certains endroits ont complètement changé d’allure. Les bons citoyens ont salué les autorités locales compétentes pour ces efforts. Cependant, y aura-t-il un budget pour l’entretien ? La réponse, il faudra la demander aux responsables…
Les feux d’artifice ont illuminé, voire déchiré le ciel, suivis des cris « hooouaaaw » assourdissants des enfants, pendant que les adultes n’entendaient plus le son de leurs « tchin-tchin »… rien que du tsiñitsiñy (bruit).

À la campagne

Dans les communes rurales, les parades militaires sont quasi inexistantes. Ainsi, ce sont les policiers communaux, les vigiles de l’andrimasom-pokonolona, les associations de paysans ou de pêcheurs qui forment les rangs devant une estrade peu surélevée, où s’installent les chefs de village et les notables traditionnels.
Souvent, un échange formel a lieu pour deux raisons. D’une part, il est primordial de maintenir l’attention de l’assistance. Avant l’ouverture officielle de la fête, les raiamandreny profitent de l’occasion pour rappeler les règles qui régissent la localité, le respect des traditions et des mœurs.
D’autre part, ces allocutions servent aussi à prolonger un peu l’événement, car une fois le défilé terminé, tout le monde rentre chez soi.

Par ailleurs, la seconde moitié du mois de juin marque le début des vacances scolaires, notamment pour les élèves du primaire. Ainsi, de nombreux parents profitent de l’occasion pour emmener leurs enfants à la campagne, afin de rendre visite aux grands-parents. Ces retrouvailles rendent le moment très convivial. La famille citadine en fait sa priorité car cela ne s’organise qu’une fois tous les deux ou trois ans.

En revanche, cette année fut une exception. Les 65 ans de l’indépendance de Madagascar devaient être célébrés autrement. « Nous étions à Bealanana l’année dernière. Ma femme et moi nous nous sommes dits que nous n’y retournerions pas en 2026. Mais début mai, nous avons changé d’avis et décidé d’y revenir avec les petits. Heureusement, nous avons pu économiser dès janvier », raconte Tony Narison.
Si cet homme et sa famille ont fait ce choix, c’est grâce aux médias. Radios, télévisions, réseaux sociaux : tous parlaient du 26 juin au point qu’ils étaient convaincus que cette année était à marquer !

Il est aussi bon de rappeler que le Vëntisisy (26 juin) à la campagne est digne d’un Nouvel an. Cette tradition est ancrée dans l’esprit des villageois depuis la Première République. Apparemment, la perception de l’Indépendance varie selon les localités à Madagascar.

Iss Heridiny.

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