Un atelier national s’est tenu les 24, 25 et 27 juin derniers dans la capitale pour dresser un état des lieux des progrès et des défis liés à la gouvernance minière du pays, dans le cadre de l’alignement avec la Vision minière africaine (VMA). Cette rencontre, organisée dans le cadre d’une plateforme stratégique, a réuni parties prenantes, experts et décideurs afin de sensibiliser, promouvoir le dialogue et mobiliser un soutien en faveur des réformes politiques et institutionnelles jugées essentielles. Une évaluation a déjà été menée au niveau national dans le cadre de cette initiative.
Selon Saholy Rambinitsaotra, consultante en droit minier ayant pris part à l’évaluation nationale, Madagascar affiche un score supérieur à la moyenne en matière d’alignement avec la VMA. Elle souligne toutefois que « des progrès restent encore à accomplir par le pays pour atteindre les objectifs de la bonne gouvernance minière ». Cette évaluation a permis d’analyser l’adéquation des cadres juridiques et institutionnels malgaches avec les principes de la VMA, grâce à des outils tels que le Guide de la Vision minière africaine, le Cadre africain de gouvernance des ressources minérales (CAGRM) et les instruments de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
L’atelier a également permis de mettre en lumière le paradoxe qui persiste sur le continent africain. Bien que détenteur d’un tiers des réserves mondiales de minéraux, l’Afrique continue de souffrir de pauvreté et de sous-développement. C’est pour répondre à ce défi que l’Union africaine a adopté, en 2009, la Vision minière africaine, un cadre visant une exploitation transparente, équitable et optimale des ressources minérales afin de favoriser une croissance inclusive et une transformation socio-économique durable. Le Centre africain de développement minier (CADM) a été créé pour accompagner techniquement la mise en œuvre de cette vision ambitieuse.
À Madagascar, la synergie créée par cet atelier constitue une opportunité pour diffuser des informations fondées sur des données probantes concernant les cadres législatifs, les régimes fiscaux, les garanties environnementales, ainsi que les pratiques minières artisanales. Elle vise également à renforcer l’appropriation nationale du processus de réforme, condition indispensable pour faire des ressources minérales un levier réel de développement inclusif et durable.
Rija R.