
La couverture en sel adéquatement iodé est passée de 26% à 45% depuis 2016, ce qui représente un progrès notable à consolider. Le statut en iode est désormais satisfaisant chez les femmes de 15 à 49 ans et les adolescentes. Bien que le sel ne soit pas fluoré, le risque d’excès de fluorure (41%) chez les femmes est plus élevé que celui de la carence (14%). Un déficit en iode durant la grossesse peut entraîner des troubles du développement cognitif chez l’enfant. Le sel iodé offre de nombreux avantages, principalement liés à l’apport en iode essentiel à la production des hormones thyroïdiennes, qui sont cruciales pour le développement du cerveau, la croissance, le métabolisme, le système nerveux et la fonction thyroïdienne. Cela figure parmi les résultats de l’Enquête nationale sur les carences en micronutriments (ENCM) dont le lancement officiel s’est tenu hier à Anosy.
Carences
Réalisée entre juin et septembre 2024 auprès de 3680 ménages dans les 23 régions, l’enquête a été menée par un consortium international et national composé de GroundWork (Suisse), CAETIC Développement (Madagascar) et l’Institut de Recherche pour le Développement (France). Cette enquête première en son genre dresse un état des lieux complet et actualisé des carences en micronutriments affectant la population malgache, en particulier les groupes les plus vulnérables tels que les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et les adolescents. A Madagascar, la malnutrition persistante, notamment sous la forme de carences en macronutriments, freine le développement humain et économique. Les carences en fer, iode, zinc, vitamines…affectent la croissance, le développement cognitif et augmentent la morbidité et la mortalité chez les enfants, adolescents et femmes en âge de procréer.
Narindra Rakotobe