
Alors que la prochaine élection présidentielle ne se tiendra qu’en 2028, l’éventuelle candidature d’Andry Rajoelina fait déjà l’objet d’un débat houleux depuis vendredi dernier. La position des partis de l’opposition, notamment le TIM, est claire. C’est le respect de la Constitution.
Le Magro Behoririka a de nouveau grondé. À l’occasion du 23ᵉ anniversaire du parti Tiako i Madagasikara (TIM), samedi au Magro Behoririka, Marc Ravalomanana a remis les pendules à l’heure. L’ancien président n’a pas mâché ses mots, dénonçant à haute voix une situation nationale qu’il qualifie d’ « insoutenable » pour le peuple malgache. Et il ne s’est pas contenté de lancer des piques : c’est un véritable appel à l’union sacrée de l’opposition qu’il a prononcé. Face à des rumeurs persistantes sur une éventuelle tentative du président Rajoelina de briguer un troisième mandat, hypothèse évoquée publiquement par un député de Fianarantsoa, la réponse de Ravalomanana fut sans détour : « Le peuple malgache ne se laissera plus berner ». La Constitution est claire, rappelle-t-il, « deux mandats et pas un de plus ».
Responsabilités
Mais au-delà de ce rappel légal, c’est une mise en garde politique qu’a lancé l’ancien chef de l’État. « Il est temps de se lever, de s’unir, de prendre nos responsabilités », a-t-il tonné. Il en appelle à toutes les forces d’opposition partageant les mêmes idéaux que le TIM pour faire barrage à une gouvernance jugée arrogante et sourde aux souffrances du peuple. Lors de son discours enflammé, Ravalomanana a insisté : « Si nous voulons un pays digne, un pays debout, alors unissons-nous ». Ce n’est pas une supplique, mais un ordre du jour. La pauvreté gagne du terrain, le coût de la vie explose, l’espoir s’amenuise, et pendant ce temps, le régime en place s’enferme dans un autoritarisme creux.
Avenir
Le leader du TIM a également évoqué l’avenir. Il ne s’accrochera pas indéfiniment au pouvoir. « Il y a déjà quelqu’un pour prendre le relais, mais ce n’est pas encore le moment de le révéler », a-t-il annoncé, laissant entendre une succession planifiée mais maîtrisée. Et de préciser, presque en confidence : « J’ai trois enfants, et je connaîs l’éducation qu’ils ont reçue». Le ton est monté d’un cran lorsque Ravalomanana a abordé les dérives du pouvoir actuel. « Ce pays est en chute libre. On pensait qu’en me détruisant, on détruirait aussi mes convictions. Mais nous sommes toujours là ». Le message est clair : il n’est pas question de courber l’échine.
Détermination
Et pour enfoncer le clou, l’ancien président s’est tourné vers l’international. «Nous sommes allés voir nos partenaires africains et européens. Ils ont vu notre détermination. Ils sont prêts à nous soutenir », a-t-il ajouté. Le TIM fête ses 23 années d’existence, forgées dans les tempêtes politiques et les confrontations de rue. « Nous avons connu des vagues violentes, mais nous ne baissons jamais les bras », a lancé Ravalomanana sous les applaudissements nourris des partisans réunis au Magro. En tout cas, les partis membres de la plateforme Firaisankina ont participé activement à cette célébration qui a vu également la présence de ceux qui ont constitué les premiers membres du parti tout comme les jeunes qui devraient être les relèves.
Julien R.
Faut-il en faire tout un plat? d’autant qu’il semble s’agir que d’un procès d’intention.
Une stratégie malhabile en tous cas.
Enfreindre la constitution est un signe de faiblesse pour tous chefs d’état. Une faute.
C’est sur le profil de la personne aspirant au poste que les intentions sont dressées.
Si on cherche à jouer la carte de la transparence ‐ c’est une école ‐ il est temps pour faire sérieux de laisser entrevoir le
portrait d’un candidat potentiel à quelque encablure de l’échéance.
L’électorat dans son ensemble a le droit de se faire informé clairement pour ne pas être le dindon de la farce des derniers instants .Et d’ éviter de penser qu’on a affaire à un pantin sorti au dernier moment du chapeau de magicien. Plutôt démuni de doctrine et de ligne politiques ; dénué du sens du patriotisme et du service de l’état;
Être un athlète ne s’improvise pas.