
Un article sur la découverte de l’épave Nossa Senhora do Cabo par des équipes de chercheurs et archéologues américains au large de Madagascar a été récemment publié et relayé par plusieurs sites d’informations. D’après cet article, un trésor estimé à 138 millions de dollars aurait été découvert dans l’épave. Parmi les découvertes les plus marquantes figurent des statuettes et objets de dévotion en bois et en ivoire, dont une représentation de la Vierge Marie, un fragment de crucifix, et une plaque d’ivoire gravée des lettres dorées « INRI », l’inscription latine signifiant « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ».
Ces publications laissent perplexe le Dr Jean Soulat, archéologue et chercheur associé au CNRS et directeur des fouilles à Sainte Marie depuis 2022.
« Les auteurs de cet article avaient découvert une épave en 2000 et ont été bannis de Madagascar en 2015 par le gouvernement », (malgache, ndlr), a-t-il précisé.
D’après Dr Jean Soulat, cet article, dont les auteurs sont Brandon Clifford (fils de Barry Clifford) et Mark Agostini (étudiant), a été publié pour que le monde reconnaisse leur découverte en 2000. « Je ne conteste pas cela », précise-t-il. « Par contre, ils n’ont fouillé que quelques mètres carrés. À aucun moment, il n’est possible d’identifier une épave après si peu de découverte ! ».
Par ailleurs, le Dr Jean Soulat souligne également leur manque d’analyse. Il est notamment indiqué sur le site concerné que l’épave est construite avec 3 bois différents et qu’elle est fixée avec des clous en cuivre, ce qui est totalement faux, d’après lui.
Ils ont eu les autorisations du ministère de la Communication et de la Culture (MCC) au début, entre 2000 et 2015, avant leur bannissement donc.
« Après vérification par l’UNESCO sur place en juin 2015, nous avons repris les recherches en 2022 puis les fouilles en 2024-2025 », reprend le Dr Jean Soulat.
Le premier compte rendu de leurs recherches est d’ailleurs paru dans la revue universitaire Paris Sorbonne le 30 juin dernier, faisant état de la poursuite des fouilles archéologiques sur un véritable repaire de pirates de l’île Sainte-Marie. (https://afriques.hypotheses.org/2486).
Recueillis par Hanitra Andria