Tsiferana Andriamanamidona incarne l’espoir et l’engagement d’une génération déterminée à changer les choses. Diplômé en management et leadership, ce jeune leader a vu ses rêves d’études à l’étranger bouleversés par le décès de son père. Face aux responsabilités familiales, il a choisi de mettre ses ambitions personnelles de côté pour soutenir sa mère et sa famille. De cette épreuve, il a tiré une leçon essentielle : avec de la volonté et de l’amour, chacun peut avoir un impact positif, même sans grandes ressources. Cette philosophie guide aujourd’hui ses actions dans trois domaines clés : la sécurité routière, l’éducation au numérique et l’accompagnement des jeunes à travers le football.
Engagement
Tsiferana, président national de la Rider Scoot Community, consacre une grande partie de son énergie à sensibiliser les motocyclistes aux dangers de la route. Dans un pays où les accidents de deux-roues sont fréquents, son organisation, présente à travers des branches régionales comme RSC Majunga ou BMT Tamatave, promeut le respect du code de la route, l’usage du casque et la lutte contre les comportements à risque, comme l’excès de vitesse ou la consommation de substances illicites. « Un bon conducteur, ce n’est pas celui qui va vite, mais celui qui reste calme dans toutes les situations », explique-t-il. À travers des ateliers, des discussions et des témoignages, il forme les motocyclistes à la gestion des émotions, convaincu que « changer l’état d’esprit, c’est déjà sauver des vies ».
Son engagement ne s’arrête pas là. En tant que manager de projet au sein de l’Union des clubs et écoles de football (UCEF), Tsiferana utilise le football comme un levier pour transmettre des valeurs de discipline, de respect et de responsabilité aux jeunes. « Le football m’a appris la persévérance et l’esprit d’équipe », confie-t-il. Avec l’UCEF, il organise des compétitions pour des jeunes de 7 à 19 ans, où chaque match devient une occasion d’éduquer, notamment sur les dangers du numérique. « Le numérique peut être un outil de réussite ou un piège silencieux », souligne-t-il. En abordant des sujets comme la protection des données ou les risques des réseaux sociaux, il guide les jeunes avec bienveillance, privilégiant l’écoute et le respect.
Vision
Ce qui frappe chez Tsiferana, c’est sa sincérité. « Je fais tout avec amour, parce que je crois qu’on ne perd jamais à faire le bien », dit-il. Son père, dont le souvenir reste une source d’inspiration, lui a transmis les valeurs du travail et du courage. Cette force intérieure, alliée à une foi profonde, le pousse à persévérer, même face aux défis. « Ne cesse jamais d’espérer, car le matin finit toujours par arriver », répète-t-il. Les retours de ses initiatives sont encourageants. Les jeunes qu’il accompagne à l’UCEF témoignent d’un changement de perspective : certains évitent désormais les dangers numériques, d’autres deviennent des modèles pour leurs pairs. « Voir un jeune réussir, ça fait du bien », confie Tsiferana avec humilité. Il ne cherche pas la reconnaissance, mais à « semer quelque chose de bon ».
Innovation et solidarité
Tsiferana fourmille de projets. Avec la Rider Scoot Community, il prépare un programme de mentorat pour renforcer la solidarité entre conducteurs. À l’UCEF, il planifie des tournois éducatifs mêlant sport et apprentissage. Il rêve aussi d’un centre mobile d’éducation citoyenne, qui sillonnerait les quartiers pour former et inspirer la jeunesse. Son ambition : un Madagascar où chaque citoyen est responsable de la sécurité des autres sur la route, et où les jeunes maîtrisent le numérique pour innover et entreprendre. Entouré d’une équipe engagée, il avance avec détermination, porté par une conviction : « Quand tu as la foi et que tu agis, tu atteindras toujours ton objectif ». À travers ses actions, il tend une main à la jeunesse malgache, offrant ce qu’il n’a pas toujours eu : un guide, un modèle, un espoir. Dans un pays en quête de renouveau, Tsiferana Andriamanamidona incarne une force tranquille, celle d’un homme qui agit avec le cœur pour construire un avenir meilleur.
Recueillis par Heriniaina Samson
