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mercredi, juillet 9, 2025
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Tiako i Madagasikara : « Le Parlement réduit au rôle de chambre d’enregistrement »

Le parti Tiako i Madagasikara dénonce la perte de substance du Parlement.

Au sortir d’une session parlementaire un peu particulière, avec le débat sur l’introduction de la TVA sur les intérêts de crédits qui venait un peu parasiter le climat politique, le parti Tiako i Madagasikara est revenu sur le véritable rôle du Parlement malgache et de ses élus.

Le spectacle est devenu habituel, presque banal. Chaque fin d’année, le projet de loi de finances défile au Parlement comme une simple formalité. Pas de débat de fond, pas de réelle opposition, pas d’amendements significatifs. En quelques jours à peine, les députés apposent leur sceau à un texte qui engage pourtant l’avenir économique et social du pays. Une mascarade législative à peine voilée. Le parti « Tiako i Madagasikara » (TIM) tire la sonnette d’alarme. Dans une déclaration officielle, le parti dénonce la perte de substance du Parlement, censé pourtant être le contrepoids essentiel à l’action de l’exécutif. « Le rôle du Parlement n’est pas d’applaudir, mais de contrôler et de proposer », martèle le communiqué, signé par le secrétaire général Rina Randriamasinoro. « Le Parlement est réduit au rôle de chambre d’enregistrement », sous-entendent les explications.

Absence de débat

Un cas flagrant de cette dérive institutionnelle, explique-t-on, est l’introduction de la TVA sur les intérêts de crédits, votée en catimini en décembre 2024. Une aberration économique qui pénalise à la fois l’épargne, la consommation, et l’investissement. « Non seulement cette taxe est antisociale, mais elle est aussi économiquement suicidaire », tonne le TIM. La mesure n’apportera même pas les recettes fiscales escomptées, puisque l’activité de crédit s’en trouve directement asphyxiée. Le parti dénonce l’absence de débat, le mépris des parties prenantes, l’opacité des orientations budgétaires. Et d’accuser, « ces déconvenues étaient parfaitement évitables. Mais encore faut-il vouloir écouter ». Le Parlement, censé protéger les citoyens, se retrouve à les trahir par passivité, voire par complicité.

Volonté politique

Pour sortir de cette impasse démocratique, le TIM avance des propositions concrètes : concertation réelle avec le secteur privé et la société civile en amont du budget, respect des délais constitutionnels (60 jours pour l’examen du PLF), transparence sur les positions des groupes parlementaires, publication et explication des grandes lignes budgétaires, mise en place d’une loi d’évaluation des politiques publiques, et suivi de l’index mondial d’ouverture budgétaire. Mais encore faut-il une véritable volonté politique. Encore faut-il des élus ayant le courage de refuser d’être de simples exécutants. Car aujourd’hui, le Parlement malgache ressemble moins à une institution républicaine qu’à une salle d’attente où les décisions tombent d’en haut, prêtes à être tamponnées.

Julien R.

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