
Le nouveau statut de la Jirama n’implique ni privatisation ni compression du personnel, mais vise un véritable redressement, selon le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures (MEH), Olivier Jean-Baptiste.
Les employés de la Jirama s’opposent fermement à l’entrée d’investissements privés dans le capital de la société. Pour le ministre de tutelle, le collectif des employés devrait être ouvert au dialogue. En effet, une rencontre entre le ministère de l’Energie et des Hydrocarbures (MEH) et le collectif des employés était prévue hier à 16h30, mais les représentants des employés ne se sont pas présentés, bien qu’ils aient exigé cette rencontre, quelques heures plutôt. « Les portes du ministère restent ouvertes », a déclaré le ministre Olivier Jean-Baptiste. Celui-ci a également noté que, malgré le droit de grève, l’eau et l’électricité sont des services essentiels qui doivent être assurés en continu. « Une grève doit respecter les procédures légales, précisant qu’aucun préavis n’a été reçu ni par son ministère, ni par le ministère en charge du Travail jusqu’à maintenant. Ainsi, la grève générale évoquée par le collectif des employés de la Jirama lors de leur conférence de presse n’a aucune base légale », a-t-il expliqué.
Risque de coupures
Les employés de la Jirama persistent dans leur refus d’une privatisation partielle de l’entreprise. Ils ont annoncé une manifestation organisée ce jour à Soanierana, pour dénoncer ce plan qu’ils considèrent comme une privatisation déguisée. « Ce projet n’est pas motivé par l’intérêt général, mais par le profit, incompatible avec la mission de service public de la Jirama », a déclaré le porte-parole des employés. Par ailleurs, des rumeurs circulent selon lesquelles certains hauts responsables au sein de la Jirama, craignant de perdre leurs avantages, inciteraient les employés à s’opposer au plan de redressement. L’Association des consommateurs, qui soutient le collectif des employés, réclame avant tout la fin des délestages sans hausse des factures. Cependant, une grève des employés pourrait avoir des conséquences directes sur la continuité de l’approvisionnement en eau et en électricité. Outre une capacité de production insuffisante, les pannes techniques sont fréquentes et nécessitent des interventions constantes des techniciens de la Jirama, de jour comme de nuit. Si ces techniciens cessent de travailler, le pays pourrait connaître des coupures d’électricité à grande échelle, indépendamment du niveau de production disponible.
Antsa R