
Les récentes campagnes de dépistage à Ikongo révèlent que 73% des personnes testées sont porteurs du parasite responsable du paludisme.
Le district d’Ikongo est confronté à une situation préoccupante concernant le paludisme. Face à cette recrudescence, une délégation spéciale du gouvernement est arrivée sur place le 3 juillet pour mettre en œuvre une stratégie nationale de lutte contre la maladie, avec pour objectif son éradication totale. Des actions de terrain ont été immédiatement lancées, offrant des consultations médicales et des dépistages gratuits aux habitants, qu’ils soient symptomatiques ou non. Lors de la quatrième journée de cette campagne, le lundi 7 juillet, 177 personnes ont été testées dans le fokontany de Voninkazo, commune d’Ikongo, dans le fokontany de Mahasoa et d’Ambatofotsy Centre dans la commune d’Ambatofotsy. 129 se sont révélées positives au paludisme, soit un taux de 73%. Bien que le BNGRC (Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes) n’ait pas communiqué dans son rapport le nombre de décès dus au paludisme, ce taux de positivité révèle l’ampleur du problème sur place
Causes
Les professionnels de la santé soulignent que les personnes les plus vulnérables économiquement sont davantage sujettes à la maladie en raison d’une immunité affaiblie. D’autres facteurs aggravants incluent la peur persistante des hôpitaux et des médecins, qui poussent la population vers les traitements traditionnels. De plus, certaines pratiques coutumières, comme l’enterrement différé des défunts (3 à 4 jours après le décès), ainsi que le non-usage ou l’utilisation inappropriée des moustiquaires imprégnées d’insecticide, contribuent à la propagation de la maladie. Des efforts de sensibilisation ont été menés durant ces quatre premiers jours pour encourager l’abandon de ces habitudes.
Dépistage
Parallèlement aux dépistages du paludisme, un examen de la malnutrition infantile a été mené. Sur 195 enfants examinés, 29 présentaient une malnutrition aiguë sévère (MAS) et 36 une malnutrition aiguë modérée (MAM), soit un taux combiné de 33%.Cette mission, composée de représentants du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), du ministère de la Santé publique, des Forces de Défense et de Sécurité, du Groupement de la Gendarmerie Nationale Fitovinany, et de la Direction Régionale de la Population et de la Solidarité Fitovinany, a rapidement mis en place un Centre Opérationnel de Lutte contre le Paludisme.
Narindra Rakotobe