
Le marché malgache est encore largement ouvert en matière de paiement sans contact. Une récente étude réalisée par Visa fait état d’un faible taux de possession de carte de paiement estimé à seulement 3,25%, l’année dernière.
Durant le forum Visa qui s’est déroulé, avant-hier au Radisson Blu Hôtel, une équipe de Visa a fait un état des lieux et présenté une perspective d’avenir des paiements digitaux à Madagascar.
Immense potentiel
Intitulée, « Comprendre le paysage des paiements à Madagascar », cette recherche réalisée par le leader mondial des paiements numériques offre une perspective nouvelle et optimiste sur l’écosystème financier en évolution du pays, révélant à la fois les défis et l’immense potentiel de la transformation numérique. Christian Mbonampeka Visa Country Manager Océan Indien a fait état du potentiel immense de croissance sur ce marché à Madagascar « La population est majoritairement jeune, avec des besoins croissants en digitalisation et en consommation, et une ouverture à l’adoption des paiements digitaux », a-t-il expliqué et il a également évoqué le faible taux d’inclusion financière, qui dépasse à peine les 30% en cumulant les utilisateurs de services bancaires et de mobile money. Par ailleurs, la maturité digitale en est encore à ses débuts. En effet, seuls 13% de la population utilisent les réseaux sociaux et la pénétration des smartphones tourne autour de 40%. Le commerce électronique reste aussi très limité : 65% de la population n’ont jamais effectué d’achat en ligne.
Inclusion financière
En somme, des actions restent encore à entreprendre pour développer le secteur des paiements digitaux à Madagascar. A commencer par l’amélioration de l’inclusion financière et le développement des services de paiement mobile. Visa estime ainsi que la situation encore balbutiante de la filière peut être vue comme une opportunité car le marché est encore en pleine croissance. « En matière de e-commerce, un important travail d’éducation est nécessaire, notamment sur la sécurité, car beaucoup de consommateurs ont peur de partager leurs informations en ligne, surtout pour les paiements. Il est crucial d’améliorer la sécurité et de mettre en place des partenariats commerciaux – nationaux comme internationaux – pour dynamiser l’activité. Le secteur des FinTech est également en plein essor, et représente une opportunité pour mettre en place des partenariats permettant d’offrir des services à forte valeur ajoutée, souvent plus dynamiques que les canaux traditionnels ».
700 000 cartes actives
Selon toujours cette étude de Visa, la possession de cartes actives est encore faible. « Sur le marché, qu’il s’agisse d’émission, d’acceptation ou d’utilisation des cartes, nous devons améliorer l’activation. Aujourd’hui, quand une carte est remise à un client final, elle n’est activée que dans 33% des cas, avec un taux de perte de 77%. Il n’y a que 700 000 cartes actives sur l’ensemble de la population. Concernant l’émission de cartes, la production est en hausse, mais les volumes de paiements baissent depuis deux ans ». Dans ce contexte, Visa entend renforcer sa présence à Madagascar pour développer le secteur « Visa, à travers ses partenariats, contribue à accélérer l’inclusion financière, on collabore avec Amvul pour les câbles virtuels qui ont touché beaucoup de monde et Orange. On collabore aussi avec les banques pour qu’elles puissent donner des solutions en microfinance qui permettent de conduire l’inclusion financière ».
R.Edmond