Les routes coupées et les communautés isolées après le passage des cyclones sont devenues une image récurrente à Madagascar. Avec l’appui de la Banque mondiale, le pays veut désormais miser sur des infrastructures résilientes.
Maintenir l’accès aux services essentiels et protéger les populations vulnérables contre les catastrophes naturelles. Tel est l’objectif du projet « Connecter Madagascar pour une Croissance Inclusive », qui bénéficie d’un financement additionnel de 211,5 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA). Ce financement permettra de renforcer et d’étendre ses actions dans un contexte de risques climatiques croissants. Pour l’IDA, ce soutien devrait directement ou indirectement toucher plus de deux millions de personnes à travers le pays. « La Banque mondiale a toujours été présente à nos côtés pour rétablir la circulation après chaque catastrophe, mais ce financement va plus loin en nous permettant d’investir dans des solutions durables comme les ponts modulaires », a indiqué Richard Rafidison, ministre des Travaux publics. « Nous sommes déterminés à bâtir des infrastructures solides et durables pour aujourd’hui et demain. »
Réhabilitation
Cette enveloppe permettra de réhabiliter des infrastructures stratégiques endommagées par les cyclones récents, notamment les ponts Mahavavy et Ifasy sur la RN6 et le pont Manambery sur la RN5a. Le projet comprend également l’acquisition de ponts modulaires qui seront prépositionnés dans des zones vulnérables pour assurer une intervention rapide en cas de catastrophe et éviter l’isolement prolongé des populations. « Les cyclones et inondations isolent souvent des régions entières, paralysent les échanges et font grimper les prix des produits essentiels », a noté Atou Seck, représentant de la Banque mondiale à Madagascar. « Grâce à ces ponts modulaires et au renforcement des ouvrages stratégiques, le pays pourra réagir plus vite et maintenir les connexions vitales entre les communautés. » A noter qu’en avril 2024, une partie des fonds du projet avait déjà été mobilisée pour réparer en urgence les infrastructures endommagées sur les routes nationales RN4, RN6 et au port de Mahajanga après le passage d’un cyclone. Le nouveau financement vient reconstituer ces ressources et prévoit également une assistance technique pour soutenir le gouvernement dans la planification et la construction de ponts adaptés aux conditions climatiques de plus en plus extrêmes. Bref, face à la multiplication des catastrophes naturelles, Madagascar fait ainsi le choix d’anticiper pour protéger ses routes, ses ponts et surtout ses communautés, tout en préservant les circuits économiques essentiels du pays.
Antsa R.