
La gendarmerie de la circonscription régionale d’Antananarivo (CIRGN) renforce ses capacités face aux nouveaux défis de la criminalité numérique. Une formation spécialisée, axée sur les infractions liées aux actifs virtuels tels que les cryptoactifs, est achevée ce jour. Dispensée par le service de renseignement financier (Samifin), cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Dans un contexte régional marqué par la montée en puissance des technologies financières, les États d’Afrique australe, à l’instar de Madagascar, font face à une recrudescence des opérations illicites par le biais des monnaies numériques. Selon certaines informations, des flux financiers importants en cryptomonnaie circuleraient déjà sur le territoire national, échappant encore largement à la vigilance des autorités de contrôle et de supervision. Ce vide opérationnel constitue un terrain fertile pour les réseaux criminels, tant sur le plan du blanchiment que du financement d’activités subversives.
Obligations légales
Consciente de cette réalité, la gendarmerie nationale, à travers sa circonscription régionale de la capitale, a été dotée d’outils conceptuels et techniques lui permettant d’identifier, de documenter et d’intervenir efficacement face aux infractions numériques. La collaboration avec la Samifin, structure en charge dans la détection des flux financiers suspects, a permis de sensibiliser les officiers aux mécanismes complexes des transactions en cryptoactifs, à la traçabilité numérique, ainsi qu’aux obligations légales en matière de signalement.
Cette session de formation, qui s’est tenue sur plusieurs jours, marque une avancée significative dans la professionnalisation des forces de sécurité du pays dans le domaine cyberfinancier. Elle illustre également la volonté des autorités de s’aligner sur les standards régionaux et internationaux en matière de lutte contre la criminalité transnationale et le financement illicite. Alors que plusieurs pays voisins comme Maurice, l’Afrique du Sud ou encore le Kenya ont déjà initié des cadres réglementaires pour encadrer ces nouvelles formes de valeur, Madagascar s’engage, à son tour, dans cette voie à travers le renforcement des compétences de ses institutions clés.
Rija R.