
Après les deux décès de trop enregistrés en l’espace de 24 heures à l’HJRA et les témoignages poignants de leurs parents respectifs, le pouvoir ne pouvait pas faire le mort ou le « mody maty ».
Pas de personne à protéger
« L’hôpital est fait pour guérir et non pour attendre la mort ». C’est ce qu’a spécifié le ministre de la Justice dans sa déclaration de samedi soir « face à tout ce qui se dit autour de l’affaire Ambohimalaza ». Benjamin Alexis Rakotomandimby s’inscrit en faux contre les allégations selon lesquelles « les autorités cachent certaine(s) vérité(s) car de « haute(s) personnalité(s) serai(en)t mêlé(es) à ce dossier ». Le membre du gouvernement d’apporter formellement un démenti en déclarant sur un ton à la fois calme et péremptoire que « le pouvoir n’a aucune personne à protéger ou à couvrir dans cette affaire ». A preuve, il a donné l’ordre à la Procureure de la République près le Tribunal de Première Instance d’Antananarivo, Narindra Navalona Rakotoniaina de « convoquer toutes les personnes susceptibles d’être entendues ».
Brigade de Recherches Criminelles
Même si le ministre ne l’a pas dit dans sa déclaration, c’est sans doute dans cette optique que la mère de Fenohasina a été convoquée et placée en garde à vue à la Brigade de Recherches Criminelles de Fiadanana, les faits ayant eu lieu à Ambohimalaza qui est de la compétence territoriale de la Gendarmerie nationale. Quoique le Garde des Sceaux n’en ait pas non plus touché mot samedi soir, on a appris que la jeune fille dont le prénom a affolé la toile mais aussi les familles des victimes, a fait l’objet d’une Interdiction de Sortie du Territoire (IST). Et ce, bien avant que pareille mesure empêchant Fenohasina de quitter le pays n’ait été réclamée et partagée par bon nombre d’internautes, au motif qu’elle aurait déjà obtenu un visa pour l’étranger.
Interrogatoire de première comparution
« Les réseaux sociaux ne peuvent se substituer à la Justice », a martelé la Procureure du TPI de Tana. C’était lors de sa récente descente à l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) où la cheffe du Parquet s’est rendue au chevet de Fenohasina aux fins de voir avec le personnel médical, si son état de santé est compatible à un interrogatoire de première comparution. Dans l’affirmative, l’hôte de la fête d’anniversaire pourrait être entendue dès aujourd’hui sur son lit d’hôpital, quitte à ce qu’elle réponde à l’aide d’une tablette aux questions des enquêteurs qui veulent savoir le pourquoi du comment dans cette terrible tragédie.
Cour Criminelle Ordinaire
« Une fois le dossier en état d’être jugé, il sera aussitôt renvoyé devant la CCO », a fait savoir le ministre de la Justice. Sans préciser si l’affaire Ambohimalaza pourrait être encore inscrite au rôle d’audience de l’actuelle session de la Cour Criminelle Ordinaire d’Antananarivo. Celle-là même qui vient de condamner Da-Willy à des travaux forcés à perpétuité et à la castration chirurgicale pour viol et tentative de meurtre sur une fillette de 6 ans. Reste à attendre les peines requises et prononcées dans l’affaire Ambohimalaza qui a fait jusqu’à présent 31 morts. Pour l’instant, toutes les personnes entendues bénéficient de la présomption d’innocence, même celles placées sous mandat de dépôt dont la liste risque de grossir.
Plainte contre les organisateurs
« Les familles des victimes ont déposé plainte contre les organisateurs de l’anniversaire », confirme le ministre qui leur a présenté ses condoléances dans sa déclaration. Sans oublier d’adresser un message de réconfort à ceux et celles qui sont encore à l’HJRA où ils et elles attendent leur guérison mais pas la mort, comme Nombana et Antsa dont les obsèques respectives sont organisées ce jour par leurs familles qui espèrent que la vérité ne soit pas …enterrée.
R.O
De la foutaise ! On n’ a jamais vu une personne accusée d’empoisonnement se retrouver à l’hôpital dans un état critique que les autres victimes ! Un peu de bon sens SVP …
Et avec un mois de retard pour donner des Explications qui ne sont pas du tout rassurantes et qui sont faites surtout pour « disculper » les rumeurs sur quelques membres du gouvernement
Il a également été révélé que l’une des personnes emprisonnées est la « cousine », organisatrice de la fête, et que des tensions existaient déjà au sein de la famille, notamment parce qu’elle était veuve depuis un moment dans des circonstances jugées suspectes par certains membres de la famille.
C’est elle qui a préparé les repas en tant que traiteur. C’est chez elle, lors d’une perquisition, que les « substances » ont été retrouvées – substances qu’elle dit avoir obtenues de DADARABE.
Nous pouvons bien comprendre que certaines dimensions échappent à la science dès qu’il est question de « ody gasy » ou de « famosaviana » (sorcellerie).
Après vérification, cette cousine avait interdit à ses propres enfants d’assister à la fête; et évidemment, ils n’ont pas été affectés, alors même qu’ils habitent tous dans le même quartier d’Ambohimirary.
Souvenons-nous que le Président de la République avait déjà évoqué cette piste familiale dès le début de l’affaire, après la premiere enquête mener par les enquêteurs. Mais comme cela ne permettait pas à l’opposition d’accuser le régime, cette hypothèse de règlement de comptes familial a été volontairement écartée, au profit des discours autour du botulisme, des sacrifices, ou encore d’un supposé petit ami ministre.
Si l’enquête sur cette cousine est poussée à fond, toute la vérité éclatera. J’analyse cela avec recul, car il me semble que c’est le minimum que méritent les familles des victimes : connaître la vérité. On leur doit cela.
Il ne faut pas mêler cela à la politique. Sinon, on ne peut plus analyser les faits sereinement, et cela engendre des dérives inutiles qui n’apportent ni paix ni apaisement aux familles des victimes.