
Madagascar est actuellement confronté à trois problématiques majeures.
Il s’agit notamment de l’insécurité alimentaire, d’une malnutrition chronique persistante et des impacts grandissants du changement climatique sur ses systèmes agricoles. Des approches agricoles intégrées et résilientes sont ainsi à adopter afin de faire face à ces défis interdépendants. L’Agriculture Sensible à la Nutrition (ASN) et l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) sont, entre autres, identifiées comme des leviers essentiels pour assurer une sécurité alimentaire durable et améliorer la résilience du secteur agricole afin d’assurer un développement durable. C’est ce qu’on a appris lors d’un atelier de renforcement de capacité des acteurs opérant dans le monde rural dans la région Boeny, organisé récemment par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage par le biais du service de la Sécurité alimentaire et nutritionnelle, avec l’appui de la FAO.
Optimiser la productivité agricole
Cet atelier vise à permettre aux acteurs régionaux d’intégrer l’ASN et l’AIC dans leurs interventions agricoles et nutritionnelles. La première approche est une approche de développement agricole axée sur l’alimentation qui vise à maximiser la contribution de l’agriculture à la sécurité nutritionnelle. Elle met en avant les aliments à haute valeur nutritionnelle, la diversification des régimes alimentaires et l’enrichissement des aliments pour lutter efficacement contre la malnutrition et les carences en micronutriments, souvent appelées « faim cachée ». L’objectif global est d’améliorer la situation nutritionnelle des populations, a-t-on évoqué. Quant à la seconde approche, c’est une approche de production qui prend en compte le climat pour une agriculture durable et intergénérationnelle. Elle repose sur trois piliers fondamentaux, à savoir, l’augmentation durable de la productivité agricole, le renforcement de la résilience des producteurs face aux chocs climatiques, et la réduction ou l’élimination des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif est d’optimiser la productivité agricole tout en respectant les spécificités climatiques et pédologiques.
Pour ce faire, l’adoption de bonnes pratiques agroécologiques et l’utilisation des semences à cycle court, adaptées à la sécheresse, s’imposent. En outre, la gestion de l’eau par le biais de l’utilisation des systèmes de collecte et d’irrigation d’appoint ainsi que l’alternance d’irrigation et d’assèchement dans les rizières, constitue une condition sine qua none permettant d’optimiser la productivité agricole. La promotion de l’agroforesterie et l’intégration de l’élevage dans le système agricole, ne sont pas en reste.
Navalona