La décision divise. Elle provoque même une scission au sein des pays de l’Union européenne. En annonçant la reconnaissance par la France d’un Etat palestinien, le président Emmanuel Macron a provoqué une multitude de réactions hostiles de la part des amis d’Israël. Il estime que le moment est venu de faire cette proposition à cause de la détresse de la population de Gaza au bord de la famine. Il n’est pas arrivé à convaincre l’Allemagne et le Royaume-Uni qu’il espérait les voir lui emboîter le pas. Il est aujourd’hui en butte à des critiques qui le placent dans une position difficile par rapport aux États-Unis et à Israël. La voie qu’il a choisie pour mettre fin à la tension au Moyen-Orient est plus ardue que prévu.
La démarche périlleuse du président Macron
Le président Emmanuel Macron avait, avec l’Arabie Saoudite, programmé la tenue d’une conférence aux Nations Unies au mois de juin pour parler de la création d’un Etat palestinien. La guerre entre Israël et l’Iran n’a pas permis la tenue de cet événement. Le cessez-le-feu qui a arrêté la confrontation entre les deux belligérants a été conclu sous l’égide de Donald Trump. L’État hébreu a repris ses opérations à Gaza sans être inquiété. Il a utilisé toute sa puissance pour essayer de détruire le Hamas. Il l’a fait sans état d’âme, ne tenant pas compte des conséquences de ses actes. Il ne s’est pas soucié du sort des habitants de l’enclave qui ont reçu, de manière parcimonieuse, le peu de nourriture, distribué par Israël. C’est aujourd’hui une population au bord de la famine qui ne sait plus à quel saint se vouer. Les protestations de la communauté internationale n’y font rien. La France est en première ligne dans le soutien au peuple Gazaoui. Son action diplomatique a un certain poids, mais n’influe pas sur l’attitude de Benyamin Netanyahou et de l’aile extrémiste de son gouvernement. Son président a donc décidé d’annoncer la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU en septembre. Il l’a fait avant une rencontre avec le chancelier allemand. Son espoir d’amener ce dernier à faire de même a été déçu. Il a eu droit à une levée de boucliers, qui le place dans une position inconfortable, mais il reçoit la gratitude de tous les défenseurs du peuple palestinien.
Patrice RABE