Les inégalités se creusent. Madagascar peine à transformer ses politiques sociales en résultats tangibles pour les populations vulnérables. C’est le constat dressé par le rapport CPIA (Country Policy and Institutional Assessment) 2025, qui attribue au pays une note inférieure à la moyenne régionale pour le pilier « inclusion sociale et équité ». L’évaluation pointe une amélioration technique : grâce à de nouvelles données, la carte nationale de la pauvreté a été actualisée, permettant une meilleure orientation des programmes de filets sociaux et des aides d’urgence. Mais ces outils demeurent trop limités face à l’ampleur des besoins. Près de 80 % des Malgaches vivent encore avec moins de 2,15 USD par jour. Les politiques de protection sociale restent sous-financées, et la couverture demeure faible, en particulier dans les zones rurales. Les inégalités de genre et l’accès insuffisant à des services publics de qualité accentuent les fragilités existantes. Pour la Banque mondiale, le grand défi à considérer consiste à renforcer l’investissement dans l’éducation, la santé et les filets sociaux afin de donner aux ménages les plus pauvres des perspectives réelles d’amélioration de leurs conditions de vie. Sans un tel effort, la croissance économique, même modeste, continuera de profiter à une minorité.
Antsa R.