Cette année, il n’y avait pas que « les hommes de la grotte » pour assister au pèlerinage. Des Malgaches venus des quatre coins du pays se sont déplacés. Ankarana, ce royaume ayant traversé au moins trois siècles, est encore debout, fier de ses traditions.
Ambilobe, ce village devenu capitale culturelle chargée d’histoire, a accueilli des milliers de pèlerins le vendredi 1er août dernier. Outre le souverain antakarana, Tsimiaro III, les autorités locales — notamment madame le Préfet d’Antsiranana, Hermine Tsirinary — ainsi que plusieurs directeurs régionaux, ont honoré de leur présence cet événement culturel.
Entre rituel et rassemblement, le Fisehaña Ampasinateñiny vise à pérenniser une tradition héritée de Kozobe, fondateur du royaume antakarana, dans une optique de purification de l’âme.
Dans la coutume malgache, les quatre points cardinaux ont chacun une signification particulière. Situé à l’est d’Ambilobe, le berceau du royaume antakarana, Ampasinateñiny est considéré comme l’endroit idéal pour communiquer avec l’au-delà, avec les ancêtres.
Un autre fait marquant : la majorité des visiteurs étaient des jeunes de 18 à 40 ans. Ce constat a été souligné par plusieurs observateurs : les pèlerins rajeunissent chaque année. « C’est une fierté », confie un gardien de la tradition, car cela signifie qu’il y aura une relève. Ces dernières années, les anciens s’inquiétaient de voir les détenteurs de la coutume vieillir sans transmission. Aujourd’hui, « l’espoir renaît ».
D’après la tradition orale, les Antakarana descendent d’une branche des Sakalava originaires du Menabe, qui ont migré vers le nord le long de la côte ouest, à la suite de conflits claniques. Des rites tels que le Fisehaña Ampasinateñiny ou le Tsangatsaina constituent des éléments identitaires forts de ce groupe humain. Ces us et coutumes sont leurs racines. Et les habitants de cette région ont su les préserver avec rigueur et fierté.
Longue vie à l’Ampanjaka Tsimiaro III !
Iss Heridiny
