
Une exposition qui passerait presque inaperçue auprès du grand public tananarivien. Pourtant,
« Hybridités/Hybridities » de Yinka Shonibare à la fondation H Ambatomena depuis avril jusqu’en
février 2026 questionne, autant les œuvres que le créateur lui-même. Tout y passe, un travail de
triangulation entre la vie d’un « Noir » dans un pays résolument blanc, la vision d’un monde aux
changements de plus en plus rapides et parfois inexplicables et enfin, des matières tantôt baignées
d’ambigüité tantôt rassurantes, utile dans ce monde « hybrides » de Yinka Shonibare. Parce que
l’« hybridité », à travers la lecture occidentale, est souvent associée à un « monstre »,
l’« imprévisible », ou l’insécurité psychologique en quelque sorte. Chez l’artiste, celle-ci prend des airs
de connexion inédite, où les formes peuvent servir de médium, tout comme les couleurs, chaque
objet est à la fois donc signifiant et signifié. Une exposition rare dans la capitale, en termes d’art
contemporain en ces temps difficiles.
Maminirina Rado