« Poutine vient en Alaska pour conclure un accord ». Cette phrase de Donald Trump peut paraître sybilline pour certains observateurs, mais elle résume parfaitement les intentions du président russe lors de cette rencontre avec son homologue américain. Ce dernier ne savait pas encore très bien comment il allait négocier avec son interlocuteur sachant très bien ce que celui-ci veut. Ce dernier a été clair sur les conditions posées pour un accord de paix avec l’Ukraine. Les Européens et le président Zelensky ont réitéré leurs recommandations de fermeté auprès du locataire de la Maison blanche, mais dans ce genre d’échanges, aucune certitude ne peut être acquise .
Le moment de vérité dans le conflit russo-ukrainien
Le décorum dans lequel a eu lieu ce sommet qualifié d’important est particulier. Il a eu lieu dans une grande base stratégique américaine près d’Anchorage. Les deux présidents se rencontrent en territoire américain. Le symbole est fort car l’Alaska a été vendu aux États-Unis par la Russie en mars 1867. Au-delà de ce contexte particulier, les discussions qui vont avoir lieu seront décisives pour les relations entre les deux présidents. Certains parlent de moment de vérité. Donald Trump est habitué aux rapports de force, mais son interlocuteur le lui rend bien. Il veut à tout prix arriver à un accord, mais le tout est de savoir quelle en serait la nature. Des hypothèses ont été avancées, mais les observateurs préfèrent rester prudents. Les Ukrainiens eux-mêmes ne se font pas trop d’illusions. Le président américain, dans l’avion qui le menait en Alaska, a déclaré qu’il n’était pas défavorable à la formule du « donnant-donnant », c’est-à-dire à des échanges de territoires. Les discussions ne mettront peut-être pas fin à la guerre, mais elles permettront de savoir à quoi s’en tenir.
Patrice RABE
