
La Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds d’investissement climatiques (FIC) révèlent, dans un diagnostic conjoint, que la transition énergétique à Madagascar est freinée par une exclusion financière systémique.
Les femmes sont spécifiquement touchées par le blocage soulevé par les deux institutions. En effet, moins de cinq pour cent des femmes malgaches âgées de 15 à 49 ans ne disposent pas de compte bancaire. Ce qui limite leur accès aux accès aux financements des kits solaires, de rechauds propres et d’activités liées à l’énergie. Faute de financement accessible, les femmes malgaches ont recours à des solutions informelles ou à des microcrédits dont les taux d’intérêts sont très élevés. La situation des femmes malgaches limiterait ainsi le développement du secteur et empêcherait le pays d’exploiter pleinement son potentiel. Et en termes de potentiel, le pays en dispose. Seuls, 4% des 2 000 kWh/m²/an en solaire et 7 800 MW en hydroélectricité sont exploités.
Intégrer
Les deux organismes soulèvent plusieurs recommandations devant permettre au pays de changer la donne. Il est suggéré pour Madagascar « de mettre en place un cadre de prêt sensible au genre, garantissant entre 20 % et 30 % des investissements féminins dans les projets énergétiques. » Le développement de produits financiers adaptés, adossés à des portefeuilles de paiements mobiles fait également partie des solutions préconisées par la Banque africaine de développement et le Fonds d’investissement climatiques (FIC). Ce, dans l’objectif de « contourner le manque de garanties physiques. » Le dernier et non le moindre, le renforcement des capacités des femmes dans le domaine de l’énergie renouvelable, comme initiée déjà à Madagascar par des acteurs oeuvrant dans le domaine, est une piste de solution proposée au pays. Notamment, dans les compétences techniques d’installation, d’exploitation et de maintenance des mini-réseaux solaires et des systèmes hydroélectriques de petites tailles.
Recueillis par José Belalahy



