
La productivité agricole et la préservation de l’environnement doivent être étroitement liées, selon les initiateurs de Tefiala. Ce projet collabore avec les associations paysannes, pour intervenir dans la région Haute Matsiatra.
Mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage et le ministère de l’Environnement et du Développement durable, avec l’appui de la FAO et le financement du Global Environment Facility (GEF), ce projet place la restauration des paysages et des forêts au centre des stratégies de développement rural. Selon ses responsables, le projet se concentre sur la gestion durable des terres, qui constitue l’un des piliers de cette restauration. Face à la dégradation croissante des sols, les pratiques promues par Tefiala visent à réhabiliter la fertilité tout en réduisant la pression sur les ressources naturelles. L’aménagement du sol par les courbes de niveau, les diguettes ou le paillage permet de lutter contre l’érosion, tandis que l’agroforesterie contribue à reconstituer le couvert végétal. En parallèle, l’utilisation d’engrais organiques comme le compost ou le fumier réduit la dépendance aux intrants chimiques et favorise un retour progressif à des sols vivants.
Agriculture régénératrice
Le projet encourage également des techniques agricoles qui s’inscrivent dans la logique de la régénération : rotation et diversification des cultures, semis direct, pratiques agroécologiques. Ces méthodes ne se limitent pas à préserver les terres, elles participent à leur restauration progressive et garantissent une sécurité alimentaire durable pour les ménages. La restauration devient ainsi une passerelle entre développement économique et adaptation aux changements climatiques.Mais la restauration des terres ne peut se concevoir sans une appropriation locale. Tefiala accorde donc une place particulière au renforcement des capacités communautaires. Dans la commune rurale d’Ialamarina, paysage de Ranomainty, région Haute Matsiatra, seize présidents d’associations paysannes ont suivi une formation axée sur la gestion organisationnelle : utilisation de cahiers de suivi, gestion des matériels, relevé des données sur les participants et tenue de fiches de présence lors des travaux collectifs. Ces outils de gouvernance locale assurent transparence et pérennité des actions.Parmi ces présidents, cinq sont déjà directement impliqués dans le projet, tandis que onze attendent la validation de leur adhésion par le comité guichet. Cette dynamique illustre la volonté de Tefiala de bâtir des structures locales solides, garantes de la continuité des pratiques de restauration au-delà du projet.En combinant restauration écologique, innovations agricoles et renforcement organisationnel, le projet propose une approche intégrée. Restaurer les terres ne consiste pas seulement à réparer un écosystème abîmé, mais à recréer les conditions d’une production durable et d’un développement équitable. Pour les communautés rurales, la restauration devient un outil de résilience et une promesse d’avenir.
Antsa R.