
Il y a de quoi raviver l’amour de la patrie cette semaine. La qualification des Barea à l’avant-dernière épreuve de la compétition de la CHAN a été amplement méritée pour une équipe nationale qui a tout donné pour la nation. S’y ajoute le rapatriement du « Kabeso » de l’Ampanjaka Toera, le nationaliste qui a précédé les Ralaimongo et les Joseph Delphin Raseta.
Cette semaine restera gravée à jamais dans l’histoire de la Grande Île. L’équipe nationale de football malgache a mouillé le maillot. Les hommes de Rôrô ont fait leurs preuves et, grâce à eux, le pays figure désormais incontestablement parmi les meilleurs du continent. La rage de vaincre de Fenohasina, l’anticipation de Toky Niaina et surtout le talent du gardien de but malgache, Toldo, véritable « monstre » de la cage, ont marqué le terrain de leur empreinte.
En parallèle, le retour d’une partie du patrimoine lié à ce souverain incontournable constitue un pas important franchi par le gouvernement actuel. Ampanjaka Toera, bien qu’il se soit sacrifié pour sa patrie, n’a jamais été mentionné dans les manuels scolaires, si ce n’est aujourd’hui, à travers la redécouverte de vieilles photos et archives. Sur les réseaux sociaux, les pages officielles des ministères diffusent désormais la biographie d’un monarque qui avait failli être oublié par la descendance. Pourtant, son exemple a sans doute été une source d’inspiration pour les patriotes du XXᵉ siècle, souvent muselés par les menaces de l’administration coloniale.
Louable est l’action des dirigeants. Mais il convient de rappeler qu’en juillet 2020, la France avait restitué à l’Algérie plus de 24 crânes de résistants. Ainsi, au-delà de la mesure prise par l’Hexagone, il convient de rester lucide face au risque d’instrumentalisation de l’histoire par certains responsables politiques. Bien entendu, on entendra des formules comme « merci président ! ». Toutefois, il est essentiel de souligner que l’État n’aurait pas pu parvenir à ce résultat sans les démarches menées par Lalatiana Rakotondrazafy. Cette femme de conviction a su saisir l’opportunité et analyser les enjeux culturels avec un regard aiguisé. Elle rappelle que « la politique culturelle de la France en matière de restitution de restes humains est encadrée par la loi du 26 décembre 2023, qui autorise la restitution de ces restes aux pays d’origine en cas de violation de la dignité humaine ou de la culture d’appartenance ». Son nom mérite donc d’être mentionné dans les discours officiels.
Iss Heridiny