Rebiky : La danse des guerriers
Rebiky, cette danse existe depuis le XVIè siècle, selon les historiens spécialistes. Coiffé d’un chapeau bicorne décoré par un croissant et une étoile rouge, une pagne sobahia, le danseur, mpirebiky effectue des pas avec un fusil dans la main droite.

La danse du guerrier sakalava se pratique toujours de nos jours spécialement lors des cérémonies traditionnelles comme le fitampoha, tsanga-tsaiñy, fisëhaña ampasanateñiny…
Bien entendu, cette chorégraphie a une histoire. Florissant entre le XVIII et le dernier quart du XIXème siècle, le royaume sakalava a mené une conquête et a pu conquérant les deux-tiers de la Grande-Île étant donné que les monarques entretenaient des relations étroites avec les étrangers, à savoir les européens, les arabes. « En échange d’esclaves, des bœufs et du riz, les souverains sakalava obtiendront des armes à feu, de la poudre, des balles et divers produits manufacturés. Les traitants européens ont donc contribué à développer la puissance des princes du Menabe en leur offrant des armes nécessaires à leur politique de conquête…» écrit Jacques Lombard dans son ouvrage La royauté sakalava : Formation, développement, et effondrement du XVIIè au XXè siècle. Essai d’analyse de système politique, 1973, p39. Donc, l’envahissement des petits royaumes environnants permet à la dynastie Masoranana de tester leur carabine. Après avoir gagné la guerre, les soldats forment un cercle et se trémoussent pour fêter la victoire.
Par ailleurs, le Rebiky est plus qu’une expression corporelle. Il s’agit également d’un rituel qui ouvre les festivités organisées par la famille royale. Un véritable spectacle admiré par le roi exprimant sa fierté.
D’autre part, cela nourrit l’ambition des fils des roturiers souhaitant un jour un guerrier, puisqu’à cette époque, il a été perçu comme un « défilé militaire». En conséquence, les petits imitaient leurs idoles, mais sans arme.
Au fil du temps, ce patrimoine immatériel devient transgénérationnel. Les habités par les esprits des soldats vont reproduire le ballet bien qu’ils n’ en aient jamais appris le mouvement.
Iss Heridiny