La délinquance juvénile à Ambanja a pris de l’ampleur ces trois derniers mois. Des enfants âgés de 12 à 17 ans sèment la terreur. Vols à l’arraché, larcins, cambriolages en plein jour… tels sont désormais les tristes rythmes du quotidien dans la ville du Sambirano.
Les forces de l’ordre et la police municipale redoublent d’efforts pour contenir cette vague de délits. Le vendredi 5 septembre dernier, une grand-mère en a fait les frais. Grâce à l’intervention des services de sécurité locale, un jeune garçon a été arrêté. La victime témoigne : « J’étais à la maison. J’instillais du collyre dans mes yeux. Une fois fait, je me suis levée et soudain, je n’ai plus vu mon téléphone. Tout s’est passé si vite. Heureusement, la police communale m’a alertée et a pu me le restituer… C’est tellement triste de voir un enfant en arriver là. »
Ce petit rôdeur est loin d’être à son coup d’essai. Avec ses camarades, il aurait déjà volé une somme de 800 000 ariary dans un salon de coiffure. Selon ses dires, confirmés par des vidéos d’enquête diffusées sur les réseaux sociaux, ses complices ont également dérobé des marchandises à un vendeur de riz. Pire encore, à leur âge, certains s’adonnent déjà à la drogue et à l’alcool.
Certes, les actes de ces mineurs sont condamnables. Mais ils révèlent aussi une faillite éducative. Les parents, bien qu’ils nient toute complicité, peinent à encadrer leurs enfants. Combien d’entre eux vagabondent dans les ruelles ou au bord du fleuve Sambirano ? Certains quittent la maison à 7 heures en faisant croire qu’ils vont à l’école, alors qu’ils passent leur journée à commettre des délits. Le proverbe africain rappelle pourtant : « C’est tout un village qui éduque un enfant. » L’éducation ne relève pas seulement des tuteurs, mais de la responsabilité de toute la communauté.
À cela s’ajoute la pauvreté, l’une des causes profondes du phénomène. Hormis la culture cacaoyère, qui constitue une source importante de revenus, la région souffre d’un manque criant d’emplois. Une situation qui pousse certains jeunes vers la délinquance, aggravée encore par une compétition sociale de plus en plus effrénée.
Iss Heridiny





