Le samedi 6 septembre dernier s’est déroulée à Ambatoarañana l’édition 2025 du Ziara. Il s’agit d’un moment de recueillement sur les tombeaux des nobles et ancêtres d’Ankarabe. Comme chaque année, la cérémonie a rassemblé le souverain Antakarana, Ampanjaka Issa Tsimiharo III, les garants des traditions ainsi que les hauts dignitaires de la région DIANA. Contrairement à certaines interprétations assimilant ce rite à une exhumation, les gardiens de la coutume tiennent à préciser que « les Antakarana ne déterrent pas leurs morts, ils se recueillent sur leurs sépultures ». Le rituel a été dirigé, comme le veut la tradition, par les chefs religieux locaux.
Conversion
Cette pratique s’inspire du mouridisme, une doctrine islamique fondée sur le Coran et la Sunna (loi, règle, habitude) du prophète Mahomet. Elle constitue aujourd’hui un grand rassemblement spirituel pour les fidèles musulmans de la région. La tradition a vu le jour au début du XXᵉ siècle, dans un contexte historique particulier. En effet, face à l’invasion merina soutenue par les protestants anglais, le roi Tsimiharo I, acculé, tenta d’abord de solliciter l’aide des Français, sans succès. Il se tourna ensuite vers les Arabes par l’intermédiaire du sultan de Zanzibar. Ces derniers lui apportèrent un soutien décisif dans sa lutte contre les troupes de Rainilaiarivony. En signe de reconnaissance, Tsimiharo Ier embrassa la religion de ses alliés.
Depuis lors, la coutume islamisée s’est transmise de génération en génération, même si la communauté Antakarana compte également des chrétiens catholiques. Le Ziara demeure ainsi un moment fort de mémoire, de spiritualité et d’unité pour le peuple Antakarana.
Iss Heridiny


