Un nouveau drame, lié à l’insécurité, a secoué la ville de Mahajanga. Un commerçant karana, propriétaire d’un magasin de gros situé dans le quartier de Mahabibo, a été sauvagement tué lors d’une attaque à main armée le 22 août dernier. Trois semaines après les faits, cinq individus soupçonnés d’avoir pris part à ce meurtre ont été présentés au parquet le mardi 9 septembre et placés sous mandat de dépôt à la prison de Marofoto. Dès la découverte du crime, les forces de l’ordre ont mobilisé d’importants moyens pour identifier et appréhender les assaillants. L’enquête a été menée conjointement par la Police nationale et la Gendarmerie, signe de la gravité de l’affaire et de la volonté des autorités de répondre rapidement à l’émotion suscitée par ce meurtre. Les premières arrestations sont intervenues le 25 août à Terrain Mena. Deux jeunes hommes, âgés respectivement de 25 et 18 ans, ont été interpellés à leur domicile. Selon les enquêteurs, ils auraient directement participé à l’attaque mortelle. Lors des perquisitions, des éléments accablants ont été découverts, dont des vêtements portés lors du braquage. Les investigations se sont poursuivies afin de remonter la filière criminelle. Grâce à des recoupements et des témoignages, les forces de l’ordre ont pu identifier les autres membres du gang. Les trois complices restants ont été arrêtés dans les jours qui ont suivi. Tous sont désormais écroués à la maison centrale de Marofoto, en attendant leur jugement. L’assassinat de ce commerçant karana a suscité une vive émotion au sein de la communauté indo-pakistanaise de Mahajanga, très présente dans le secteur du commerce. Ce meurtre relance le débat sur la recrudescence des actes de banditisme ciblant les opérateurs économiques, souvent perçus comme des cibles privilégiées en raison de leurs activités. Si l’arrestation rapide des cinq suspects constitue un signal fort, les familles de la victime et la communauté locale attendent désormais une réponse ferme de la justice. Le procès, très attendu, devrait permettre de faire toute la lumière sur les circonstances exactes du crime et sur le degré d’implication de chacun des accusés.
Yv Sam