
Le débat politique sur une possible modification de la Constitution pour permettre à Andry Rajoelina de briguer un troisième mandat devient de plus en plus tendu, dans un contexte socio-économique difficile.
La question du troisième mandat pour le Président Andry Rajoelina cristallise toutes les tensions. Alors que certains membres de la majorité envisagent de modifier la loi fondamentale pour permettre un nouveau mandat à Rajoelina, l’opposition quant à elle, est fermement opposée à toute révision de la Constitution. À tel point qu’elle menace de descendre dans la rue pour défendre ce qu’elle considère comme l’une des pierres angulaires de la démocratie malgache.
Principes démocratiques
Jean-Jacques Ratsietison, co-leader de la plateforme Kôlekitifa an’ny Malagasy, est l’un des premiers à monter au créneau. Pour lui, toute tentative de révision de la Constitution serait une grave atteinte aux principes démocratiques du pays. « La Constitution est un pilier fondamental, et la modifier à ce stade serait non seulement inutile, mais risquerait de créer des dérives dangereuses », a-t-il averti. Il estime que toute révision doit être guidée par l’intérêt national et non par des ambitions personnelles.
Stabilité politique
Un appel à la mobilisation est lancé contre une éventuelle révision constitutionnelle. Ratsietison a assuré que son mouvement serait prêt à descendre dans les rues pour défendre l’intégrité de la Constitution, soutenu par des figures de l’opposition. L’ex-ministre Hajo Andrianainarivelo a exprimé son refus de toute modification visant des ambitions personnelles, comme mentionné dans un communiqué du 6 mai 2025. Antoine Rajerison, député FIVOI, s’oppose également à un troisième mandat pour Rajoelina, jugeant cette révision comme une menace pour la stabilité politique. « La nation n’est pas un terrain de jeu », a-t-il averti, soulignant le respect des acquis démocratiques.
Défis économiques
En face, les défenseurs de la révision constitutionnelle plaident pour un projet de développement ambitieux porté par le président actuel. Selon eux, un troisième mandat permettrait à Rajoelina de mener à bien ses projets pour un pays qui lutte contre de graves défis économiques et sociaux. Mais cette position, loin de faire l’unanimité, suscite des interrogations sur le risque de concentrer encore plus de pouvoirs entre les mains d’une seule personne. Pour les opposants, la révision risquerait de fragiliser la démocratie en renforçant la présidence au détriment des autres institutions.
Renouvelable une fois
Au cœur de la controverse se trouve l’article 45 de la Constitution de 2010, qui limite le mandat présidentiel à deux, renouvelable une seule fois. Modifier cette disposition pour permettre un troisième mandat constituerait, pour l’opposition, une violation flagrante de la loi fondamentale, avec des conséquences dramatiques pour l’État de droit. « Une telle révision pourrait mener à une dérive autoritaire », alerte Jean-Jacques Ratsietison, qui prévient d’une crise politique imminente si le gouvernement persiste dans sa volonté de modifier cet article.
Confrontation violente
À l’approche des élections présidentielles de 2028, la question du troisième mandat devient un enjeu majeur pour Madagascar. Jean-Jacques Ratsietison met en garde contre une révision constitutionnelle qui pourrait déclencher une crise de confiance et exacerber les tensions sociales et politiques. Une confrontation violente entre la majorité et l’opposition semble probable, menaçant de déstabiliser davantage le pays. Le débat dépasse la question institutionnelle, touchant à la préservation des valeurs démocratiques et de l’État de droit. L’opposition devra se mobiliser pour protéger les institutions et éviter une dérive autoritaire, afin de préserver l’avenir démocratique de Madagascar.
Julien R.
La tendance à bipolariser la politique n’est pas de mise. Il n’y a pas que pouvoir et/ou opposition qui peuvent avoir voix au chapitre de la vie de la Nation.
Une Constitution impacte tous citoyens
Une Constitution ne peut être taillée sur mesure dans la défense d’intérêts de clans de partisans et/ ou de coteries politiques.
Le cas de la Haute Cour de Justice (HCJ) dans le texte de base est une entorse flagrante à l’application du droit.
C’ est un exemple parmi tant d’autres d’ une Constitution dans sa conception inféodée à un régime, bridée par l’égo distendu, enchaînée par un manque de vision et de perspective.
L’ Impunité est transcendée, valorisée jusqu’à devenir un droit acquis. Qui plus est
au détriment des finances publiques et de développement économique commun.
Ici comme partout ailleurs,penser que la Constitution à elle seule est une voie irréprochable aux solutions de problèmes économiques, politiques, électoraux n’est qu’un leurre. Elle reste une œuvre de référence dont l’usage est dans l’esprit clair
Vouloir s’objecter à une mise à jour de la loi fondamentale, c’est s’exonérer de repères, marcher à contre-courant, tenter un forcing inutile, insensé et sans issue.
Par contre, Lutter en faveur d’ une Constitution émancipée . Une Constitution reflet de la liberté, de l’égalité, de la probité intellectuelle est un devoir sacré au quotidien pour le citoyen épris de progrès.
BOFF. !!!!!