
La routine matinale d’Ankazomanga a viré au chaos mercredi lorsqu’un braquage, soigneusement préparé, a visé l’hôtel Malaisie. Derrière cette attaque, quatre malfaiteurs dont l’un n’était autre qu’un employé de l’établissement. Un élément inattendu qui jette une lumière troublante sur l’affaire. Selon les informations, l’alerte a été donnée vers 6 h 15 par le gérant de l’hôtel, paniqué face à l’irruption des assaillants. Le Service central anti-gang (SAG) s’est immédiatement mobilisé et a dépêché une unité sur les lieux. À 6 h 30, les policiers sont arrivés alors que les braqueurs tentaient de s’échapper. L’un d’eux, intercepté dès la sortie du bâtiment, portait deux sacs bourrés de liquidités : un sac marron contenant 118 millions d’ariary, et un sac à dos renfermant 26 millions d’ariary ainsi que 12 230 dollars américains. Un téléphone, un portefeuille et surtout un plan détaillé de l’hôtel ont également été saisis. Trois complices avaient réussi à prendre la fuite avec un autre sac dont le contenu exact reste inconnu. Mais la traque du SAG, menée sans relâche durant la journée, a permis de localiser et d’arrêter les fugitifs dans différents quartiers : Ankadikely, Ankasina et Ankadimbahoaka. C’est au cours de ces arrestations qu’une découverte surprenante a été faite : parmi les suspects, se trouvait un employé de l’hôtel. Une trahison qui laisse penser que le gang disposait d’informations internes précises sur les mouvements d’argent au sein de l’établissement.
La valeur totale des fonds récupérés avoisinerait les 160 millions d’ariary, preuve du degré de préparation de cette attaque. Les quatre individus ainsi arrêtés, avec les sommes saisies, ont été transférés à la Brigade Criminelle, qui s’attelle désormais à identifier les commanditaires et à déterminer si un réseau plus vaste est impliqué. Cet épisode souligne à nouveau la fragilité sécuritaire de la capitale face aux bandes organisées. Mais il met surtout en évidence un phénomène inquiétant : la complicité interne qui facilite de telles opérations criminelles. Pour le Service central anti-gang, ce coup de filet vient confirmer son rôle crucial dans la lutte contre le grand banditisme, mais rappelle également que la vigilance doit désormais s’étendre à l’intérieur même des institutions et entreprises visées.
Yv Sam