

Dédier son talent au Tout-Puissant, c’est ce qui importe le plus pour MbôlaTSARA, le collectif qui combine au moins trois arts. Créé par deux jeunes très dynamiques, Pierre Soloniaina Razanakoto et Naurah Rakotomamonjy en 2020, le collectif compte actuellement 16 membres.
La deuxième est une jeune femme passionnée de musique. Choriste depuis son plus jeune âge, Naurah a été formée par des musiciens de renom comme Grégoire Rakotoson et Faustin… En outre, sa rencontre avec Soloniaina Pierre a été un moment décisif. « Nous nous sommes vus pour la première fois en mars 2020 à l’occasion d’une formation en leadership. Zôky Pierre m’a parlé de son projet. J’étais toute ouïe. Après quelques mois, nous avons pu fonder un groupe », se souvient-elle. Par ailleurs, MbôlaTSARA a vu le jour grâce à une ferme conviction. « Nous avons jeûné pour que Dieu nous donne sa bénédiction », ont-ils raconté. En ce qui concerne le nom du groupe, l’idée est venue de diverses raisons. Premièrement, « mbôla tsara » est la salutation la plus courante et la plus polie dans le Nord. D’autre part, ce mot incarne l’espoir ainsi que la confiance en Jésus Christ le sauveur.
#Entre évangélisation et conservation de la nature. L’équipe a un objectif spécifique et bien déterminé. L’intention est de valoriser la culture tavaratra, la biodiversité locale tout en vénérant Dieu car il en est le créateur. Et la vie de l’homme dépend de son environnement. « Il est de notre devoir de conscientiser nos concitoyens. Qu’ils aillent vers le chemin de la vertu tracé par la divinité, et ensuite, qu’ils entretiennent sa création », a signalé le leader du groupe. Ainsi, les œuvres sont la preuve de la foi, c’est dans cette optique que MbôlaTSARA perçoit son engagement.
#Identité. Rompre avec les schémas imposés par la société est également la raison d’être de Soloniaina Pierre et ses compagnons. Prêcher la bonne parole n’exige ni une tenue particulière ni une cadence spécifique. De ce fait, les sonorités proposées sont traditionnelles comme le salegy. En revanche, MbôlaTSARA s’ouvre à d’autres rythmes comme la pop, le maloya ou le blues. Les thèmes, à part la relation avec le créateur, incitent aussi les auditeurs à accéder au bonheur afin qu’ils puissent s’épanouir et développer leurs capacités. Bien entendu, les textes sont rédigés en dialecte Sakalava du nord.
#Un album bientôt. Actuellement, les membres du collectif sont en train de finaliser leur opus intitulé Talañolon-Janahary, littéralement l’aîné de Dieu en hommage à Jésus son Fils unique. C’est une compilation de huit chansons, Derao Zañahary, fihavanana – hymne du festival Zakatsara -, Anao ilaiko Jesoa, Hafatra ho antsika, Masina, Mangetaheta anao aho, Andriamanitra tokana, trois d’entre elles auront un clip.
En somme, les cinq années d’existence ont permis à l’équipe d’être une référence dans la partie septentrionale. Mahery le guitariste, Nasrine, Dolicia, Inola, Soloniaina Pierre, Naurah et leurs frères d’armes ont redonné un nouveau souffle à l’évangélisation dans leur localité. Au-delà de la musique, la chorale relève d’autres aptitudes comme le sketch, l’animation, et la décoration. Le groupe a déjà donné de nombreux concerts à Antsiranana. MbôlaTSARA est plus qu’un collectif, c’est avant tout une école, voire une institution.
Iss Heridiny.