L’exploitation irrationnelle de la pêche et de l’aquaculture est marquée par la faiblesse du contrôle et de la surveillance des autorités compétentes. C’est dû également à l’insuffisance de matériels et équipements performants, notamment les bateaux de surveillance, permettant de lutter contre les bateaux pirates entrant illégalement dans la Zone Economique Exclusive de Madagascar. Ce qui favorise la prolifération des pêches illicites, surtout depuis la crise. Cependant, la pêche et l’aquaculture jouent un rôle économique et social important en contribuant jusqu’à hauteur de 7% dans la formation du PIB (Produit Intérieur brut) et de l’ordre de 24% aux exportations de la Grande Ile. En outre, ce secteur porteur et pourvoyeur de devises génère plus de 500 000 emplois.
En déclin. Entre temps, la qualité des produits halieutiques est maintenant préservée suite aux diverses dispositions mises en place pour ne citer que la création d’un Observatoire et la participation active des opérateurs à la gestion des ressources. Mais selon les analyses conduites par la Banque Mondiale, il est estimé que la pêche a été en déclin. Plusieurs raisons ont été évoquées. On peut citer, entre autres, la surexploitation de ressources halieutiques, la destruction des habitats et la pollution, ainsi que l’utilisation de pratiques néfastes comme le poison par des pêcheurs traditionnels. Le non-respect des fermetures de pêche nécessaire à la reproduction des ressources halieutiques, n’est pas en reste.
Diminution de captures. Du coup, les prises de crevettes sauvages ont, par exemple, diminué de façon spectaculaire, passant d’environ 9 000 tonnes par an, en l’an 2000 à moins de 4 000 tonnes en l’an 2012. En outre, la surexploitation des ressources halieutiques a conduit à une diminution des captures individuelles, et l’atteinte d’un pic de coût de production et du prix du produit. Les impacts de la baisse de la pêche commerciale sont importants. A titre d’illustration, la diminution des exportations de crevettes a certes été compensée en volume par l’accroissement des exportations d’autres fruits de mer, mais la valeur globale des exportations a chuté de 224 millions USD en 2006 à 163 millions USD en 2012, a-t-on indiqué.
Recueillis par Navalona R.