L’outsourcing est fragilisé. Les pillages du 25 septembre n’ont pas seulement visé les magasins. Des entreprises de services ont également été touchées, à l’image de Victory Crea, membre du groupe Inova, spécialisé dans l’outsourcing et l’assistanat virtuel pour des firmes européennes. Ses bureaux situés à l’étage du Tana Waterfront ont été forcés et vidés. Des matériels, des meubles, des décorations, et même la caisse ont été volés. « Nos bureaux sont saccagés. Il a fallu une solution alternative pour assurer la continuité de nos services car nos clients sont étrangers. Depuis ce matin du 26 septembre, nos employés sont en télétravail avec les moyens du bord », indique Tsiory Ranaivomalala, CEO du groupe. L’entreprise, lancée il y a plus de 10 ans, a progressivement montée en puissance, elle voit « ses acquis réduits à néant en une nuit ». Rien qu’en équipements, la perte est estimée à plus de 60 millions d’ariary, sans compter les dommages indirects qui sont inestimables. En outre, la direction a transféré en urgence le matériel des autres filiales situées dans des zones jugées à risque et tente de « sauver tout ce qui reste ». Mais l’incertitude demeure avec la connexion internet instable, la sécurité aléatoire et le climat anxiogène.
Risques
Pour une société tournée vers l’international, l’enjeu dépasse le remplacement des biens. « Même si les clients comprennent humainement, ce genre d’incidents ne les rassure pas. Ils peuvent se demander pourquoi ne pas confier les contrats ailleurs. Madagascar devient un pays à risque et la confidentialité des données peut être vulnérable quand des hackers profitent des crises », déplore le CEO, évoquant un risque réel de perte de marchés. Victory Crea emploie 53 collaborateurs, tous ont basculé en télétravail afin de maintenir les prestations et éviter les ruptures de service. « Même si les temps sont durs, il n’y a que le travail qui compte actuellement. Les mois à venir seront difficiles mais nous devons tout faire pour garder nos clients », insiste Tsiory Ranaivomalala. Au-delà du choc, l’épisode interroge la résilience de la filière malgache de l’outsourcing : sûreté des sites, continuité d’activité, plans de reprise et exigences de cybersécurité deviennent, plus que jamais, des conditions de survie.
Antsa R.
Même avant le 25 septembre 2025 le système informatique de Madagascar a toujours été un terrain propice au piratage informatique sans que quiconque ne lève son petit doigt. Avis aux investisseurs !