
Le traditionnel marché du jeudi à Mahamasina, habituellement bouillonnant d’activités, a montré un visage inhabituel hier. Peu de marchands ont répondu présents, et encore moins de clients ont foulé les allées devenues quasi désertes. Une ambiance morose qui traduit l’inquiétude persistante après les récents actes de pillage ayant secoué la capitale. En effet, plusieurs vendeurs ont préféré ne pas s’exposer, redoutant d’éventuelles violences ou débordements similaires à ceux du 25 septembre dernier. « On ne sait jamais ce qui peut arriver, on préfère rester prudents », confie une commerçante habituée du marché mais absente cette semaine. Autre constat : les marchands qui ont pu venir n’ont apporté qu’un stock réduit de marchandises, par peur de pertes ou de vols. Certains avouent ne pas vouloir risquer leur investissement dans un contexte aussi incertain. Par ailleurs, de plus en plus de vendeurs actifs sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, choisissent désormais la vente en ligne. « C’est plus sûr et ça nous permet de garder le lien avec les clients sans prendre de risques physiques », explique une marchande de vêtements qui s’est tournée vers les livraisons à domicile. Ce repli progressif vers le commerce digital illustre un bouleversement dans les habitudes commerciales à Antananarivo. En attendant un retour au calme, la prudence reste le mot d’ordre pour les petits commerçants du marché de Mahamasina.
Narindra Rakotobe





