
Si la tension est légèrement retombée hier, malgré la manifestation menée à Anosy, une nouvelle journée de mobilisation est prévue dans la capitale ce jour.
Les 48 heures accordées au président Andry Rajoelina pour répondre aux revendications des contestataires étant désormais écoulées, la Gen Z et les différentes entités qui soutiennent la contestation entendent porter un nouveau coup d’éclat contre le régime, tout juste remanié avec un nouveau Premier ministre et trois ministres chargés de rétablir au plus vite l’ordre et le calme dans le pays.
Multigénérationnelle
Depuis mardi, la Gen Z a élargi ses rangs à d’autres forces vives de la Nation. Les partis politiques de l’opposition ont été invités à rejoindre le mouvement et à descendre dans la rue ce jour. Les initiateurs annoncent une « mobilisation multigénérationnelle », rassemblant toutes les couches de la société malgache qui s’estiment victimes d’une décennie de « gouvernance défaillante » et d’un « régime prédateur » ayant délaissé sa jeunesse. Malgré une perte de vitesse constatée ces deux derniers jours, le mouvement cherche un second souffle et refuse de céder à la stratégie d’usure que le régime semble vouloir imposer. Les actes d’intimidation, de leur côté, ne paraissent pas suffire à faire taire la contestation.
Déclarations de ralliement
Les dernières 48 heures ont été également marquées par de nouvelles déclarations de ralliement. Après les enseignants du Lycée Moderne Ampefiloha (LMA), des agents du ministère de l’Environnement et du Développement durable et du ministère de la Pêche et de l’Économie bleue ont rejoint les syndicats de la douane et de l’administration pénitentiaire, déjà en grève. Les internes en médecine ont pour leur part décrété un « zéro service » dans les hôpitaux concernés. Ces prises de position pourraient modifier le rapport de force dans les jours à venir, surtout si d’autres départements ministériels décident à leur tour d’emboîter le pas.
Simulacre de dialogue
Les partisans du mouvement ne cachent pas leur colère face aux récentes décisions du chef de l’État. La nomination du nouveau Premier ministre est jugée provocatrice, tandis que la désignation de trois nouveaux membres du gouvernement alimente un mécontentement grandissant. L’invitation à une rencontre avec les Forces vives à Iavoloha, hier, est également considérée comme un « simulacre de dialogue ». La Gen Z a décliné l’appel, estimant que le Président Andry Rajoelina a perdu toute crédibilité, « appelant au calme tout en réprimant à coups de bombes lacrymogènes ceux qui veulent se faire entendre », selon les propos de certains manifestants. Quoi qu’il en soit, un nouvel affrontement entre les forces de l’ordre et les protestataires n’est pas à exclure ce jour dans la capitale.
Julien R.