
De 1915 à 1917, dans les districts d’Ampotaka, Ampanihy et Tsihombe, un soulèvement paysan éclate face à l’oppression coloniale française. Connu sous le nom de Sadiavahy, ce mouvement mobilise des groupes Antandroy, Mahafaly et Karimbola, organisés en petites bandes mobiles de 10 à 40 hommes. Leur objectif : rejeter les impôts sur le bétail, fuir le travail forcé et défendre les autorités coutumières locales. Dans une région frappée par la sécheresse et la pauvreté, ces insurgés trouvent refuge dans la forêt épineuse et mènent des actions de guérilla : attaques de postes, sabotages, vols de bœufs réquisitionnés. Parmi les chefs identifiés : Fanolahy, Masikavelo, Tsirekitsy, Mahatomby. Bien qu’aucun chiffre précis ne documente ni le nombre total de participants ni les pertes humaines, la répression coloniale est brutale : arrestations, exils, surveillance renforcée. Sadiavahy ne renverse pas l’ordre établi, mais il demeure dans la mémoire locale comme un symbole fort de résistance à l’injustice coloniale.
Recueillis par Maminirina Rado


