Diego n’est pas Tana. Le délestage existe toujours dans les zones périphériques. Le dîner aux chandelles continue. Jusqu’ici aucune résolution n’a été prise. En sus, l’intervention du locataire d’Iavoloha disant que les étudiants tombés par les balles des forces de l’ordre étaient des pilleurs suscite la colère de la population de la ville du Varatraza.
Hier, jeudi 9 octobre, les membres de la famille des victimes ont relaté les faits devant les journalistes. « Notre enfant n’est pas un brigand. Le vendredi 26 septembre vers 10 heures, les forces de l’ordre ont débarqué dans ce quartier (Tanana’Anjoany). Il y a eu des coups de feu. Il s’inquiétait pour sa mère qui se situait de l’autre côté de la rue. Il voulait lui rendre visite. En sortant, il a reçu une balle », a témoigné le frère aîné de Dawa. Quant aux grand-parents de Dael Meva, ils sont absolument tétanisés. « C’était un jeune homme calme. Il n’était pas influençable. Il venait nous voir presque toutes les semaines. Le deuxième jour de la manifestation, notre quartier a été le théâtre d’affrontements. Dael était au courant alors qu’il était à Tanambao V. Il voulait s’assurer qu’on était à l’abri. Alors, il a pris son tuk-tuk pour nous rejoindre ici. C’est au pont mena qu’il a été arrêté par des hommes habillé en treillis. Il voulait expliquer qu’il allait chez ses grands-parents. Aussitôt, ils ont tiré sur sa jambe et sur sa poitrine », a raconté son grand-père avec le cœur lourd.
Force est de rappeler qu’en plus de Rivaldo, Antsiranana a perdu plus de trois jeunes. Et la ville est toujours en deuil. En outre, les traces de sang qui tâchent le sol, les balles ont laissé des trous sur les poteaux et les murs. La scène du crime devient un lieu de mémoire. Les Diegolais, même s’ils essaient, n’arrivent pas à tempérer leur peine. En outre, les membres de la Sehatra Itambaran’ny Raiamandreny Faritanin’Antsiranana (SIRFA), une plateforme provinciale composée d’élites, intellectuels et traditionalistes de la jeune province d’Antsiranana, ne sont pas restés indifférents. « Les informations livrées sont erronées », disent-ils en faisant allusion aux autorités locales qui ont mal transmis le rapport.
La population malgache en général a manifesté son sentiment d’indignation. Les influenceurs, les érudits, les artistes ont également réagi sur les réseaux sociaux. Il serait préférable que les intendants de la région septentrionale retirent ce qu’ils ont avancé.
Iss Heridiny
