Le président américain en rêvait, mais c’est finalement la cheffe de l’opposition vénézuélienne qui a obtenu le prix Nobel de la paix 2025. Maria Corina Machado l’a obtenu « pour ses efforts en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie ». Donald Trump l’avait encore évoqué mercredi soir à l’annonce de la conclusion de l’accord de paix entre Israël et le Hamas, mais le comité du prix en a décidé autrement. Celui-ci, en l’attribuant, a salué le combat de la militante des droits civiques qui a été empêchée de se présenter à l’élection présidentielle et obligée de se réfugier dans la clandestinité. Du côté de la Maison blanche, aucune réaction n’a, pour le moment, été enregistrée.
Le prix Nobel de la paix à Maria Corina Machado
Le combat de Maria Corina Machado pour les droits civiques a défrayé la chronique ces dernières années. Le choix du comité est somme toute indiscutable car elle se bat pour restaurer la démocratie dans son pays. La campagne agressive de Donald Trump n’avait donc aucune chance d’influer sur la décision de ses membres. Le président américain s’est fait au contraire remarquer par le soutien appuyé de chefs d’État alliés comme Benyamin Netanyahou qui ne se distinguent pas par leur respect des règles démocratiques. Il a eu beau mettre en avant le fait qu’il ait résolu huit conflits en neuf mois, sa candidature n’a pas été retenue dans l’attribution du prix. Comme le dit un historien, « le Nobel de la paix, c’est la défense de la coopération multilatérale par exemple à travers l’ONU. Ce qui n’est pas le cas du président américain qui suit sa propre voie de manière unilatérale ». L’attribution du prix à la Vénézuélienne est en tout cas méritée. Elle s’est battue inlassablement pour le respect de la démocratie dans son pays. Elle a obtenu plus de 90% des voix lors des primaires de son parti qui devait désigner le candidat à l’élection présidentielle face à Hugo Chavez. Elle a été disqualifiée de la course présidentielle pour 15 ans en raison d’irrégularités administratives. Elle a notamment été accusée de trahison et de complot dans l’affaire dite « Surimate ».
Patrice RABE
